Une explosion créative a accompagné ces jours heureux qui ont ébranlé et ébranlent encore le pays, tétanisant La Bête (pour combien de temps ?) et nous sortant d'une léthargie dans la laquelle nous avions glissé, désespérant d'en sortir même en sachant que rien n'est immuable et que fatalement , à trop tirer le “diable” par la queue, le moment forcément viendrait où le vase déborderait. Et il est venu ce moment, nous prenant par la plus agréable des surprises. Et avec lui, l'Algérien a retrouvé, petit à petit, non seulement le sourire mais une formidable propension à s'aimer soi même, à prendre confiance en soi et à aimer son voisin, son collègue de travail, ses compatriotes, son algérianité. Et tout cela s'est magnifiquement exprimé dans un florilège créatif unique. Que cela soit dans la musique dans ses différentes déclinaisons (châabi, rai rap, jazz, blues, 3asri, pop avec de superbes détournements comme celui d'Imagine de Lennon par la jeune Sam BM ), dans la poésie, la peinture, le dessin, la photographie avec ces milliers de superbes prises qui circulent sur le net(telle celle de la ballerine Melissa Ziad sur fond D'emblème national …et tant d'autres); l'humour où le génie comique, (et celui de la dérision) s'est éclaté dans de formidables sketches sur les réseaux sociaux, youtube, la caricature n'étant pas en reste, humour retrouvé dans les slogans drôles (et/ou émouvants) qu'on a découverts lors de ces marches uniques, uniques par leur ampleur, leur civisme, leur air joyeux, un air qui fait gonfler les cœurs et mettre la larme de l'émotion au coin de l'œil. A un autre niveau également,linguistique celui-là, force est de constater la réappropriation par les jeunes et moins jeunes de leur langage vivant avec une prolifération de pancartes écrites le plus souvent en arabe algérien, sinon en un français souvent algérianisé, quelquefois en berbère mais le tout dénotant d'un désir d'une affirmation identitaire d'une force exceptionnelle. Que de leçons en si peu de temps, que de préjugés à terre !