Ce n'est pas l'article 102 de la constitution qui l'a installé à ce poste, mais les calculs et les prévisions machiavéliques de la Bouteflikie. Pourtant ce n'est pas une sinécure ou un matelas pour faire une sieste de 90 jours. Il savait depuis longtemps qu'il serait amené à assurer l'intérim du Président en titre, et il devait s y préparer. Jouant au malin, confondant discrétion politique et absence institutionnelle, gagnant du temps pour les siens tout en le perdant pour la Nation. Habitué aux silences et à la nonchalance grassement rétribuées des fauteuils parlementaires.Tapis dans l'ombre de ces structures non représentatives, et illégitimes, et aujourd'hui encore, à un poste non électif, grâce aux calculs des forces de l'ombre et de la manipulation. Coopté par un homme obnubilé, par le monarchisme et marqué par un strabisme oculaire au delà de frontière ouest. 2eme personnage de l'Etat sans effort, ni campagne électorale, par la grâce de la cooptation. Assuré d'un poste indu à présence partielle, et dans la vigilance rime avec somnolence, tout comme Goudjil le presque centenaire déserteur de l'ALN, ce dernier ne sachant répéter quelques phrases soufflées à l'oreille, et encore moins articuler un discours de circonstance de quelques lignes et piaffant d'impatience pour prendre son siège quasi vacant, pour trahir le fils de son village, comme il l'a fait pour les Colonels Amouri et ses amis. Pourtant l'apparente passivité de Bensalah, son manque flagrant d'initiatives, sa nonchalance ne peuvent être comprise que comme des subtiles obstructions objectives et bien réelles au fonctionnement de toutes les institutions. A leur paralysie même. Son jeu habile, discret et silencieux est pourtant aussi flagrant que dangereux. Le refus de l'exercice de ses larges missions constitutionnelles lui coutera cher. Se délectant sournoisement, sur l'acharnement de la presse aux ordres, sur la personne de son vice ministre de la défense, sans jamais mettre en avant son titre de chef hiérarchique, de chef des armées et de ministre de la défense, hérités des prérogatives Bouteflikienne. Politiquement, laisser l'armée se dépatouiller, et s'embourber dans des domaines, problèmes diplomatiques, administratifs, politiciens, et surtout civils qui tendraient à confirmer le soupçon d'un coup d'Etat militaire, par un Général major retenant mal sa colère, et qui peut facilement passer pour un dictateur. Les desseins du dernier gouvernement de Said Bouteflika, sont dangereux. Son rôle n'est pas loin de celui de feu Medelci, et de son successeur Belaiz qui refusaient d'appliquer l'art 102. Il s'agit de contribuer par une passivité feinte, une duplicité manifeste, et une frilosité factice, à aggraver la crise des institutions ou de ce qui en reste, de multiplier les impasses et les blocages politiques et constitutionnels. Cependant, la roue va tourner bientôt, et les comptes seront rendus et les poursuites comparables à celui de ses chefs seront rapidement entreprises. Soulagé par le slogan faussement naïfs de yetnahaw ga3, au lieu yetHebsou ga3, plus juste et plus opportun. Assuré d'une clandestinité depuis un quart de siècle, Bensalah confond entre immunité et impunité.