Brahim Younessi ; A l'intérieur comme à l'extérieur du pays, l'opposition réelle est trop focalisée sur le pouvoir dont personne en Algérie ou dans le monde n'ignore la nature ; ce pouvoir qui incarne un système despotique a, chacun le sait, non seulement échoué sur tous les plans : économique et social, culturel et éducatif, moral et éthique, politique et diplomatique, technique et scientifique, mais a ruiné l'avenir et le devenir du peuple algérien, hypothéqué son indépendance, terni son histoire et abîmé sa mémoire. Ce pouvoir a une apparence qui ne trompe plus personne et une réalité que ni ses discours lénifiants ni ses « belles » constitutions ni ses réformes fallacieuses ne peuvent cacher. L'opposition réelle doit elle-même changer pour réussir le changement auquel elle doit, en priorité, consacrer son temps, sa réflexion et son énergie. La société algérienne attend ses propositions et son projet pour sortir le pays du marasme et lui donner des perspectives et une vision d'avenir. Notre Union y travaille, de son côté, pour donner du sens au changement afin de le produire voire l'accélérer. Chaque pas doit compter dans la réalisation de cet objectif dont on peut, légitimement, comprendre qu'il puisse angoisser une partie de notre peuple qui craint l'aventure, l'insécurité, la chienlit, la guerre civile… L'opposition réelle doit rassurer ses inquiétudes pour choisir le changement contre le statu quo qui profite toujours à l'ordre établi et sert les intérêts d'une infime partie de la population proche du système. Dans toutes ses composantes idéologiques, l'opposition réelle doit se rapprocher davantage qu'elle ne l'a fait les années précédentes de la société, se préoccuper davantage encore que par le passé de nos compatriotes qui subissent les injustices de toute nature, de nos compatriotes les plus fragiles et les plus démunis qui attendent les défenseurs de leurs droits. Cette catégorie de la population attend que l'on se préoccupe de son sort, que les partis de l'opposition réelle soient ses porte-parole. Les droits de l'homme ne sont pas seulement politiques, ils sont aussi sociaux et économiques. Il y a tant de chantiers à mettre en œuvre et tant de champs à investir que l'opposition réelle ne peut demeurer dans l'incantation, l'expectative voire la puérilité. Elle doit absolument se donner une plus grande visibilité et une plus grande audience au-dedans et au dehors par ses actions sur le terrain et la clarté de ses positions. Consciente des enjeux politiques et stratégiques que connaissent l'Afrique du Nord et le Moyen Orient , l'Union pour la Démocratie Musulmane tracera, en toute clarté, sa feuille de route pour cette année 2012.