On apprend que la Ligue Arabe vient de suspendre la Syrie (membre fondateur) pour "manquement à ses obligations en ce qui concerne le plan de sortie de la crise" qui secoue le pays depuis quelques mois. Cette exclusion de la Syrie est en totale contradiction avec les statuts de la Ligue puisqu'il est exigé un vote majoritaire et unanime pour rendre effectif cette excommunion. Ce qui n'a pas été le cas dans cette affaire car il n'a suffit que d'une majorité qualifiée pour le faire ! Pourquoi s'encombrer avec les statut ? En dépis de ce qui est dit sur la situation en Syrie, la confusion médiatique et les partis pris ne permettent, à l'heure actuelle, aucune clarification sur la véracités des accusations de crimes de masse. D'un coté, le gouvernement syrien accuse des ingérences extérieures aux ramifications locales (notamment la prolifération de groupes armés semant le chaos dans le pays) d'exacerber la rébellion et le trouble; De l'autre coté, les mass média alliés aux gouvernement occidentaux et certains de leurs satellites arabes (tels le Qatar ou la Turquie) parlent d'une répression féroce qui, nous dit-on, a déjà fait plus de 3500 victimes "civiles". (Cela rappelle étrangement les 6.000 morts libyennes victimes de Kaddafi) Outre cette suspension de la Ligue Arabe ainsi que de toutes les organisations s'y rattachant, cette dernière juge que si la Syrie n'honore pas ses engagements en faveurs de la résolution de la crise intérieure ainsi que l'arret des "répressions contre le peuple syrien", elle pourrait contacter les organisation internationale en vue de prendre les décisions qui s'imposent ! La Syrie a par ailleurs accepté ce plan de sortie de crise qui s'articule sur ces quatres points : * Arrêt de tout acte de violence émanant de quelque côté que ce soit, afin de protéger les citoyens syriens ; * Libération des personnes arrêtées au cours des évènements ; * Evacuation des villes et quartiers résidentiels par les militaires ; * Autorisation pour les diverses organisations liées à la Ligue arabe, mais aussi pour les médias arabes et internationaux de se déplacer librement dans tous les gouvernorats syriens. Il faut dire que certaines de ces mesures peuvent s'avérer inappropriées et impertinentes, s'il s'avère que des groupes armés agissent en toute impunité en assassinant les éléments des forces de sécurité ou de l'armée (version des autorités syrienne appuyée par des corps retrouvés sans vie avec les mains derrière le dos ou bien encore le témoignages d'individus capturé par les autorités). N'empêche, après les réformes promises depuis le début de la crise syrienne (acte politique qui ressemblent étrangement aux concessions qu'avait faites le Colonel Kaddafi au début des heurts en Libye) et ce qui pose problème, au vu de l'expérience que l'on a des postures diplomatiques et géopolitiques de nos valets-présidents, est que la Syrie semble de plus en plus écartée et isolée : diplomatiquement et économiquement. Diplomatiquement, puisque la Ligue prend une position en terme de diplomatie que l'on peut qualifier d'extrême ! Cette excommunion est suivie des menaces de recours aux instances internationales, dont on sait maintenant après le tragique épisode libyen, quels peuvent être les méthodes, la légalité ainsi que les objectifs poursuivis. Economiquement : la Syrie est depuis quelques années sanctionnées par les puissances occidentales pour des motifs qui convergent tous vers la colonie israélienne sur les terres palestiniennes (Notamment les sanctions US entré en vigueur depuis 2004 ou canadiennes). Ainsi, du soutient au terrorisme (Hamas ou Hezb'Allah) à la répression contre les civils, pourquoi s'encombrer de détails interprétatifs ? Sans oublier l'embargo de l'Union Européenne agonisante sur les importation du pétrole Syrien (Embargo critiqué par la Russie, soit dit en passant) Cette distanciation qu'est en train d'opérer la Ligue Arabe, si prompte à délivrer de savants discours et si incapable de produire des actes tangibles et nécessaires politiquement ou même humainement (impossibilité de se mettre d'accord sur "une" position claire sur les exactions de l'armée de colonisation israélienne à l'encontre des populations de Gaza en 2009-2010, le massacre de milliers de lybiens par les forces de l'OTAN, la question soudanaise, le formidable palmarès des dictateurs en fonction qu'abrite le dôme de la Ligue...etc.) trahissent une volonté d'austracisation par procuration sioniste ! Les régimes arabes actuels, qui ne sont pas encore sous le coup d'un printemps des thinks tanks US/atlantistes, sont en train de livrer la Syrie à la vindicte rhétorique en préparation d'une guerre d'agression. Malgré les concessions/réformes proposées par le régime syrien depuis quelques mois déjà (Réforme syrienne constitutionnelle) la Syrie aura une marge de manoeuvre très réduite. En se tournant vers la Russie ou la Chine, la Syrie a pour le moment le temps d'éprouver l'authenticité de ces "révoltes" téléguidée depuis Ryad, Ankara ou Washington. Mais jusqu'à quand ? Car après les résistances qu'a opposé la Russie sur le dépassement du mandat de l'ONU en Libye, elle a dû reconnaître l'autorité du CNT libyen à Tripoli. L'Iran pouvant être la seule carte dont puisse jouer la Syrie afin de préserver sa stabilité et peut être même sa souverainté ! Iran qui est lui aussi dans le colimateur des machinations occidentales depuis quelques années déjà. Unicité de destin, unicité du combat ! Espérons que le gouvernement de Damas saura agir intelligemment afin d'épargner au peuple syrien la destruction et le massacre de masse où les occidentaux excellent sans véritable concurrence ! Car il serait naïf de penser que l''assassin moral de toute ce "printemps du chaos" est Bachar El Assad mais est bel est bien l'entité sioniste israélienne ! Il s'avère tout aussi clairement que la Ligue Arabe, par cette décision en soi insignifiante, mais ô combien révélatrice des servitudes diplomatiques (le Qatar en tête, pays dont le tiers de la superficie sert de base militaire à un pays étranger) prépare le terrain à une attaque militaire. Car parfois, si les déstabilisations internes ne produisent pas les effets escomptés, il "faut" isoler et distancer l' "ennemi" pour mieux l'attaquer. La Ligue "Arabe" vient de nous offrir une démonstration de cette capacité à courber l'échine et à être l'extension diplomatique des chancelerie occidentale qui n'on pas fini de mettre le feu au monde arabe pour le plus grand "bien" des israéliens. Dernière question, et non des moindres : A quoi sert finalement la Ligue Arabe ?