L'Union européenne renforce ses sanctions contre Damas. La Turquie et la Jordanie réclament le départ d'Al-Assad mais la répression continue. L'Union européenne renforce ses sanctions contre Damas. La Turquie et la Jordanie réclament le départ d'Al-Assad mais la répression continue. Des affrontements entre forces fidèles au président Bachar al Assad et insurgés ont fait une quarantaine de morts lundi près de la ville de Khirbet Ghazaleh, sur le plateau de Hauran, dans le sud de la Syrie, ont rapporté des opposants. C'est la première fois qu'on fait état d'une résistance armée de cette ampleur contre le régime dans cette région proche de la Jordanie, même si des manifestations y avaient eu lieu au début du soulèvement en mars. Les soldats appuyés par des blindés ont tué vingt personnes — des déserteurs de l'armée gouvernementale, des insurgés et des civils - lors de l'attaque de Khirbet Ghazaleh et des combats qui se sont poursuivis dans les environs. Une vingtaine de militaires gouvernementaux ont également trouvéla mort dans ces affrontements, ont précisé des activistes locaux. L'armée a décidé d'intervenir après une embuscade tendue par des déserteurs à un car dela police près dela ville. "Les déserteurs ont résisté quand les soldats ont attaqué et des Bédouins venus de villages voisins sont arrivés à la rescousse pour aider la population de Khirbet Ghazaleh", a dit un membre de l'opposition locale, Abou Hussein. Renforcement des sanctions Les pressions diplomatiques se sont intensifiées lundi surla Syrie de Bachar el-Assad, qui, avec l'appui de la Russie, leur résisteen excluant de subir le même sort que la Libye de Muammar Kadhafi. Deux jours après la suspension de la Syrie par la Ligue arabe, l'Union européenne a renforcé ses sanctions contre Damas tandis que la Turquie et la Jordanie, voisines de la Syrie, ont pris position en faveur d'un départ du président Assad. Reprenant des arguments employés par le pouvoir syrien, la Russie a, en revanche, critiqué la décision de la Ligue arabe et a accusé l'Occident d'encourager la population syrienne au soulèvement. Depuis mars, le régime de Bachar al-Assad est confronté à un mouvement de contestation qu'il tente de réprimer par la force, au prix de plus de 3.500 civils tués selon les estimations des Nations unies. Damas impute les troubles à des "terroristes" et des bandes armées soutenues par l'étranger. Le roi Abdallah de Jordanie a déclaré que, dans l'intérêt de la Syrie, Bachar el-Assad devrait s'effacer. "Je crois que si j'étais à sa place, je démissionnerais", a déclaré le souverain hachémite dans unentretien accordé àla BBC. Le régime syrien a accepté le 2 novembre un plan de résolution de la crise élaboré par la Ligue arabe et prévoyant le retrait de l'armée des villes, la libérationde prisonniers politiques et l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition. Face à la poursuitedela répression,la Ligue arabe a décidé samedide suspendre la Syrie à partir de mercredi. Walid al-Moualem, ministre syrien des Affaires étrangères, a jugé cette décision "extrêmement dangereuse" alors que Damas avait commencé, selon lui, à appliquer le plan arabe. La Syrie a réclamé la convocation d'un sommet extraordinairedela Ligue arabe. Le secrétaire généralde l'organisation panarabe, Nabil Elaraby, a fait savoir qu'il avait transmisla requêtede Damas aux chefs d'Etat des pays membres de la Ligue et qu'il fallait l'assentiment de 15 d'entre eux pour organiser ce sommet, a indiqué l'agencede presse égyptienne Mena. "Pas de second scénario libyen" D'après des opposants, les violences se poursuivent sur le terrain. Les forces de sécurité syriennes ont abattu l'opposant Amin Abdo al-Ghothani sous les yeux de son fils de neuf ans à un barrage érigé à l'extérieur de la ville d'Inkhil, ont rapporté les Comités de coordination locale. À Homs, des habitants rapportent que de nouveaux tirs de blindés ont tué un adolescent et fait huit blessés dans le quartier de Bab Amro. Dans le faubourg damascène d'Erbin, des étudiants ont scandé "Dieu est plus grand que l'oppresseur", selon une vidéo postée sur YouTube. La plupart des médias étrangers ayant été expulsés, il est difficile de connaître de manière impartiale la situation sur le terrain. Walid al-Moualem a accusé les Etats-Unis d'encourager les troubles en apportant leur soutien à la décision arabe. Les efforts entrepris à l'ONU par les Etats-Unis et leurs alliés européens pour faire condamner la Syrie se heurtent jusqu'à présent à l'opposition de la Chine et de la Russie, échaudées par le précédent libyen. Pékin et Moscou ont laissé les pays occidentaux intervenir en Libye au nomde la protection des civils, mais jugent qu'ils ont ensuite outrepassé le mandat confié par l'ONU afin de renverser Muammar Kadhafi. Walid al-Moualem s'est dit certain que la Chine et la Russie ne changeraient pas de position malgré la décision de la Ligue arabe. "Le scénario libyen ne se renouvellera pas", a-t-il dit. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a semblé conforter ce point de vue lundi. Selon les agences de presse russes, il a déclaré que la Russie s'opposait à la décision de la Ligue arabe et qu'elle soupçonnait les pays occidentaux d'encourager la contestation. À Washington, un porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, a déclaré lundi soir : "Il est clair que le régime Assad continue d'être isolé et qu'il affronte des pressions politiques croissantes." Il a réitéré la position américaine, à savoir que le chef de l'Etat syrien a perdu sa légitimité et devrait quitter le pouvoir. Paris convoque l'ambassadrice syrienne L'intervention militaire en Libye a été déclenchée après la suspension de la Libye de la Ligue arabe. Les pays occidentaux ne semblent toutefois pas disposés à s'engager dans une nouvelle guerre. "La situation est différentedela Libye. Il n'y a pas de résolution du Conseil de sécuritéde l'Onu et la situation est bien plus complexe en Syrie", a dit William Hague, le secrétaire britannique au Foreign Office. À Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a pour sa part rappelé que la priorité de la France était l'arrêt des violences, la protection des civils et une transition politique en Syrie. La France a par ailleurs convoqué l'ambassadrice de Syrie à Paris au lendemain de l'attaque de ses missions diplomatiques à Lattaquié et à Alep par des groupes de manifestants organisés La Syrie défie la Ligue arabe La suspension de la Syrie de la Ligue arabe est un "pas dangereux", a estimé, lundi, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, affirmant que son pays "ne fléchira pas". "La décision de la Ligue arabe de suspendr la Syrie (...) représente un pas dangereux", a indiqué Walid Mouallem, au cours d'une conférence de presse, ajoutant que la Syrie "paie le prix de ses positions fermes", mais qu'elle "ne fléchira pas et sortira plus forte". "Les complots ourdis contre la Syrie échoueront", a-t-il ajouté. Le ministre syrien a, en outre, exclu l'éventualité d'une intervention étrangère en Syrie. "La Syrie n'est pas la Libye. Le scénario libyen ne se répétera pas. Ce qui se passe en Syrie est différent de ce qui s'était passé en Libye, et le peuple syrien ne doit pas s'inquiéter", a-t-il estimé. "Je suis sûr que la Russie veut jouer un rôle efficace dans le dialogue qui va se tenir (entre le pouvoir syrien et les opposants), et ceci est une chose positive", a-t-il poursuivi. Excuses Samedi soir, après la décision de la Ligue arabe, des centaines de partisans du régime ont attaqué les ambassades saoudienne, qatarie et turque à Damas ainsi que des missions diplomatiques turques et françaises à Lattaquié (nord-ouest) et à Alep (nord), entraînant de vives protestations internationales. Lundi, le ministre syrien des Affaires étrangères a présenté ses excuses pour ces violences. "Je m'excuse à ce sujet et j'exprime l'espoir que cela ne se répétera pas. Nous sommes responsables, conformément au traité de Vienne, de la sécurité des ambassades et je présente mes excuses pour ce qui s'est passé", a-t-il déclaré. RI s(ynthèse) Des affrontements entre forces fidèles au président Bachar al Assad et insurgés ont fait une quarantaine de morts lundi près de la ville de Khirbet Ghazaleh, sur le plateau de Hauran, dans le sud de la Syrie, ont rapporté des opposants. C'est la première fois qu'on fait état d'une résistance armée de cette ampleur contre le régime dans cette région proche de la Jordanie, même si des manifestations y avaient eu lieu au début du soulèvement en mars. Les soldats appuyés par des blindés ont tué vingt personnes — des déserteurs de l'armée gouvernementale, des insurgés et des civils - lors de l'attaque de Khirbet Ghazaleh et des combats qui se sont poursuivis dans les environs. Une vingtaine de militaires gouvernementaux ont également trouvéla mort dans ces affrontements, ont précisé des activistes locaux. L'armée a décidé d'intervenir après une embuscade tendue par des déserteurs à un car dela police près dela ville. "Les déserteurs ont résisté quand les soldats ont attaqué et des Bédouins venus de villages voisins sont arrivés à la rescousse pour aider la population de Khirbet Ghazaleh", a dit un membre de l'opposition locale, Abou Hussein. Renforcement des sanctions Les pressions diplomatiques se sont intensifiées lundi surla Syrie de Bachar el-Assad, qui, avec l'appui de la Russie, leur résisteen excluant de subir le même sort que la Libye de Muammar Kadhafi. Deux jours après la suspension de la Syrie par la Ligue arabe, l'Union européenne a renforcé ses sanctions contre Damas tandis que la Turquie et la Jordanie, voisines de la Syrie, ont pris position en faveur d'un départ du président Assad. Reprenant des arguments employés par le pouvoir syrien, la Russie a, en revanche, critiqué la décision de la Ligue arabe et a accusé l'Occident d'encourager la population syrienne au soulèvement. Depuis mars, le régime de Bachar al-Assad est confronté à un mouvement de contestation qu'il tente de réprimer par la force, au prix de plus de 3.500 civils tués selon les estimations des Nations unies. Damas impute les troubles à des "terroristes" et des bandes armées soutenues par l'étranger. Le roi Abdallah de Jordanie a déclaré que, dans l'intérêt de la Syrie, Bachar el-Assad devrait s'effacer. "Je crois que si j'étais à sa place, je démissionnerais", a déclaré le souverain hachémite dans unentretien accordé àla BBC. Le régime syrien a accepté le 2 novembre un plan de résolution de la crise élaboré par la Ligue arabe et prévoyant le retrait de l'armée des villes, la libérationde prisonniers politiques et l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition. Face à la poursuitedela répression,la Ligue arabe a décidé samedide suspendre la Syrie à partir de mercredi. Walid al-Moualem, ministre syrien des Affaires étrangères, a jugé cette décision "extrêmement dangereuse" alors que Damas avait commencé, selon lui, à appliquer le plan arabe. La Syrie a réclamé la convocation d'un sommet extraordinairedela Ligue arabe. Le secrétaire généralde l'organisation panarabe, Nabil Elaraby, a fait savoir qu'il avait transmisla requêtede Damas aux chefs d'Etat des pays membres de la Ligue et qu'il fallait l'assentiment de 15 d'entre eux pour organiser ce sommet, a indiqué l'agencede presse égyptienne Mena. "Pas de second scénario libyen" D'après des opposants, les violences se poursuivent sur le terrain. Les forces de sécurité syriennes ont abattu l'opposant Amin Abdo al-Ghothani sous les yeux de son fils de neuf ans à un barrage érigé à l'extérieur de la ville d'Inkhil, ont rapporté les Comités de coordination locale. À Homs, des habitants rapportent que de nouveaux tirs de blindés ont tué un adolescent et fait huit blessés dans le quartier de Bab Amro. Dans le faubourg damascène d'Erbin, des étudiants ont scandé "Dieu est plus grand que l'oppresseur", selon une vidéo postée sur YouTube. La plupart des médias étrangers ayant été expulsés, il est difficile de connaître de manière impartiale la situation sur le terrain. Walid al-Moualem a accusé les Etats-Unis d'encourager les troubles en apportant leur soutien à la décision arabe. Les efforts entrepris à l'ONU par les Etats-Unis et leurs alliés européens pour faire condamner la Syrie se heurtent jusqu'à présent à l'opposition de la Chine et de la Russie, échaudées par le précédent libyen. Pékin et Moscou ont laissé les pays occidentaux intervenir en Libye au nomde la protection des civils, mais jugent qu'ils ont ensuite outrepassé le mandat confié par l'ONU afin de renverser Muammar Kadhafi. Walid al-Moualem s'est dit certain que la Chine et la Russie ne changeraient pas de position malgré la décision de la Ligue arabe. "Le scénario libyen ne se renouvellera pas", a-t-il dit. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a semblé conforter ce point de vue lundi. Selon les agences de presse russes, il a déclaré que la Russie s'opposait à la décision de la Ligue arabe et qu'elle soupçonnait les pays occidentaux d'encourager la contestation. À Washington, un porte-parole de la Maison-Blanche, Josh Earnest, a déclaré lundi soir : "Il est clair que le régime Assad continue d'être isolé et qu'il affronte des pressions politiques croissantes." Il a réitéré la position américaine, à savoir que le chef de l'Etat syrien a perdu sa légitimité et devrait quitter le pouvoir. Paris convoque l'ambassadrice syrienne L'intervention militaire en Libye a été déclenchée après la suspension de la Libye de la Ligue arabe. Les pays occidentaux ne semblent toutefois pas disposés à s'engager dans une nouvelle guerre. "La situation est différentedela Libye. Il n'y a pas de résolution du Conseil de sécuritéde l'Onu et la situation est bien plus complexe en Syrie", a dit William Hague, le secrétaire britannique au Foreign Office. À Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero, a pour sa part rappelé que la priorité de la France était l'arrêt des violences, la protection des civils et une transition politique en Syrie. La France a par ailleurs convoqué l'ambassadrice de Syrie à Paris au lendemain de l'attaque de ses missions diplomatiques à Lattaquié et à Alep par des groupes de manifestants organisés La Syrie défie la Ligue arabe La suspension de la Syrie de la Ligue arabe est un "pas dangereux", a estimé, lundi, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Mouallem, affirmant que son pays "ne fléchira pas". "La décision de la Ligue arabe de suspendr la Syrie (...) représente un pas dangereux", a indiqué Walid Mouallem, au cours d'une conférence de presse, ajoutant que la Syrie "paie le prix de ses positions fermes", mais qu'elle "ne fléchira pas et sortira plus forte". "Les complots ourdis contre la Syrie échoueront", a-t-il ajouté. Le ministre syrien a, en outre, exclu l'éventualité d'une intervention étrangère en Syrie. "La Syrie n'est pas la Libye. Le scénario libyen ne se répétera pas. Ce qui se passe en Syrie est différent de ce qui s'était passé en Libye, et le peuple syrien ne doit pas s'inquiéter", a-t-il estimé. "Je suis sûr que la Russie veut jouer un rôle efficace dans le dialogue qui va se tenir (entre le pouvoir syrien et les opposants), et ceci est une chose positive", a-t-il poursuivi. Excuses Samedi soir, après la décision de la Ligue arabe, des centaines de partisans du régime ont attaqué les ambassades saoudienne, qatarie et turque à Damas ainsi que des missions diplomatiques turques et françaises à Lattaquié (nord-ouest) et à Alep (nord), entraînant de vives protestations internationales. Lundi, le ministre syrien des Affaires étrangères a présenté ses excuses pour ces violences. "Je m'excuse à ce sujet et j'exprime l'espoir que cela ne se répétera pas. Nous sommes responsables, conformément au traité de Vienne, de la sécurité des ambassades et je présente mes excuses pour ce qui s'est passé", a-t-il déclaré. RI s(ynthèse)