La conservation des forêts de la wilaya de Tissemsilt et les associations à vocation écologique oeuvrent à la protection de la gazelle "dorcas" dont le nombre est en diminution constante. Parmi ces efforts, il a été procédé à la programmation, pour les années 2011 et 2012, d'une étude qui sera menée par des spécialistes dans le domaine de la faune, visant à recenser le nombre de gazelles "dorcas" dans la région et à contrôler ses déplacements à travers le territoire de la wilaya, a affirmé le conservateur des forêts, M. Abderrahmane Taleb. Cette étude porte sur l'élaboration d'une carte déterminant les zones de répartition de cette espèce animalière et permet d'émettre des propositions, en vue de reconvertir, à l'avenir, les sites abritant ce genre de gazelles en réserves naturelles contribuant ainsi à sa protection et à son contrôle. Dans ce sens, il sera procédé à la création d'une équipe composée de représentants d'associations écologiques, d'agents des forêts, de citoyens, de spécialistes et d'étudiants universitaires, dont le rôle consiste en la protection et le développement de cette espèce animale, et ce à travers l'organisation de tournées de contrôle et la lutte contre le braconnage, a indiqué la même source. L'exiguïté de l'espace vital constitue l'un des facteurs de disparition de cette espèce faunistique rare. Ce déficit est dû à l'extension de la superficie agricole et pastorale, à la création d'exploitations agricoles et à la chasse illégale, en plus de l'extension urbaine dans les régions où vit cet animal. La gazelle dorcas se trouve dans la région sud de la wilaya de Tissemsilt, à Ammari, Sidi Abed, Maacem, Selmana, Layoune et Meghila, où les conditions sont favorables pour sa reproduction, réunissant, entre autres, des plantes comme l'Alfa, le thym et autres plantes pastorales, ainsi que des sources hydriques. M. Abderrahmane Taleb a expliqué que cette famille des bovidés connaît une diminution considérable dans la wilaya, en raison des facteurs sus-cités. Son nombre varie actuellement entre 20 et 30 têtes, alors qu'il atteignait environ 60 têtes dans les années passées. La gazelle dorcas est considéré comme l'un des facteurs favorisant le développement du tourisme local et constitue un sujet de recherche scientifique pour les spécialistes en zoologie, selon le conservateur des forêts. Pour sa part, l'association "El Arz" (le cèdre) pour la protection de l'environnement et le développement durable de Theniet El Had compte organiser, en 2011, des journées de sensibilisation à travers les établissements éducatifs de la wilaya. Des films documentaires sur la gazelle dorcas y seront projetés, afin de faire connaître aux élèves l'importance de cette espèce qui contribue à l'équilibre de l'écosystème dans la région, selon son président, M. Niner Ahmed. Il est à noter que la gazelle dorcas fait partie des animaux protégés en Algérie. La loi stipule que toute personne qui chasse, possède ou transporte des animaux menacés de disparition ou protégés, ou les embaume et les commercialise, est passible d'une peine de prison d'un à trois ans et d'une amende entre 200.000 et 500.000 DA, ainsi que la saisie de ses produits et outils de chasse. Cette gazelle appelé "El Afri", fait partie des petites espèces de gazelles, d'une hauteur variant entre 53 et 65 centimètres et pèse entre 12 et 25 kg. C'est un animal qui se distingue par son élégance et ses grands yeux. Il vit en communauté dans des groupes de cinq à huit gazelles, dans les plaines, les steppes et les oueds, considérés comme lieux adaptés à sa reproduction et son existence.