Le P-DG de la compagnie aérienne nationale Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a souligné jeudi à Alger la nécessité de déterminer "l'acte normal de gestion non-pénalisable" et "l'acte anormal pénalisable"."Il est nécessaire de déterminer avec exactitude l'acte normal de gestion non-pénalisable et l'acte anormal de gestion pénalisable'', a-t-il indiqué à une question sur la dépénalisation de l'acte de gestion décidée lors du dernier Conseil des ministres, dans une déclaration à la Radio nationale. M. Bouabdallah s'est dit contre ''l'impunité des actes graves de mauvaise gestion'' et pour une implication des gestionnaires dans l'élaboration d'un code algérien des affaires, conforme aux normes universelles. Pour le PDG d'Air Algérie, ''le contrôle et l'instruction des forfaits de gestion nécessitent des enquêteurs et des juges formés et spécialisés en gestion d'entreprise''. Il a déploré, toutefois, le fait que "de nombreux hauts gestionnaires ont été sévèrement punis pour avoir commis des erreurs insignifiantes et que d'autres, innocents, ont été emprisonnés durant des années puis relâchés sans jamais être indemnisés ou réintégrés dans leurs postes". "Beaucoup de chefs d'entreprises publiques ont été mis en prison à cause d'un code des marchés qui, en fait, ne concernait pas le secteur public. Il ne l'ait devenu que récemment", a-t-il encore ajouté. M. Bouabdallah a souligné, à cet effet, la nécessité d'élaborer plusieurs codes des marchés en tenant compte des spécificités des secteurs et des entreprises, qui y activent."Les négociations dans le cadre des passations de marchés sont souvent synonymes de risques de fraude. Or, le code des marchés le permet, à condition d'établir un cahier des charges sérieux et clair", a-t-il expliqué. Estimant que seules la conscience et l'intégrité des responsables peuvent être le véritable garant d'une gestion rationnelle, M. Bouabdallah a souligné "la facilité pour un gestionnaire de trouver des brèches en élaborant, par exemple, un cahier des charges sur mesure au soumissionnaire qu'il désire avantager". "Sonatrach avait choisi de céder un marché de construction d'un pipeline à l'italien Saipem, alors que l'offre de la société nationale Cosider était de moins 24 milliards de dinars. Sonatrach avait opté pour ce groupe italien en taillant un cahier des charges conforme à son profil", a-t-il fait savoir. Il a plaidé, par ailleurs, pour une révision du crédit documentaire (Crédoc), qui n'est, selon lui "une bonne chose qu'en façade". "La mise en oeuvre du ''Crédoc'' n'est une bonne chose qu'en façade. Il a permis surtout l'enrichissement des sociétés chargées de délivrer des certificats de conformité", a-t-il affirmé. Selon lui, cette réglementation introduite par la Loi de finances complémentaire de 2009, engendre des pertes financières considérables pour la compagnie aérienne nationale. "Le respect de toutes les procédures, telles qu'imposées pour l'affrètement d'un avion nous fait perdre beaucoup d'argent", a-t-il déploré. Les pertes financières causées par le ''Crédoc'' à Air Algérie ''se chiffrent en millions de dollars'', a-t-il précisé.