La décision du président de la République de dépénaliser l'acte de gestion a été bien accueillie autant par les acteurs économiques que par les experts. Contacté par nos soins, Abderahmane Mebtoul, expert international, la qualifie de bonne initiative. Toutefois, il estime qu'elle ne sera réellement effective qu'une fois l'économie débarrassée une bonne fois pour toutes de la bureaucratie. «Cela fait longtemps que je plaide pour la dépénalisation de l'acte de gestion», a-t-il fait remarquer. Dans la lancée, notre interlocuteur a affirmé qu'en premier lieu, la pénalisation de l'acte de gestion bloque les initiatives. Par ailleurs, il a mis l'accent sur la nécessité d'appliquer la loi relative à l'autonomie de l'entreprise. «Il faut laisser le manager de l'entreprise prendre librement ses décisions», a-t-il soutenu. Dans le même ordre d'idées, il a expliqué que toute ingérence politique dans la gestion des entreprises nuirait à leur fonctionnement. «L'ingérence politique induit la paralysie des entreprises publiques notamment», a-t-il dit. Enfin, il a indiqué que la bureaucratisation économique entrave l'initiative des managers. De son côté, Malek Seraï, également expert international, pense que cette décision permet, d'abord, et avant tout, de changer la manière et la qualité du travail bancaire. A l'en croire, cette nouvelle orientation présidentielle accélérera les procédures du travail, tout comme elle allègera les entraves bureaucratiques existant notamment dans le secteur bancaire. Selon lui, la dépénalisation de l'acte de gestion permettra aux banquiers d'avoir les coudées franches pour traiter plus de dossiers. Dans le même contexte, il a expliqué que même avec la disponibilité de l'argent, les banquiers n'ont pas pu traiter les centaines de milliers de demandes formulées à travers les établissements financiers. La raison, a-t-il dit, réside du fait que les dirigeants des banques craignent justement d'être pénalisés. En tant qu'expert en la matière, il a souligné que la décision du président de la République est une initiative qui va sans doute libérer les banquiers pour agir rapidement et en vue de casser la contradiction : pays riche financièrement avec peu d'investissements. «La dépénalisation d'acte de gestion qui fera renaître une nouvelle dynamique relancera les opérations bancaires notamment pour l'investissement», a-t-il conclu. Pour rappel, le premier magistrat du pays a chargé le gouvernement, lors du Conseil des ministres tenu jeudi dernier, de préparer les dispositions législatives appropriées afin de dépénaliser l'acte de gestion. A cette occasion, il a invité les cadres et les gestionnaires publics à s'atteler sereinement à leur mission, en faisant confiance à l'Etat qui les emploie et à la justice indépendante.