Le ministre des Moudjahidine, Mohamed Chérif Abbas, a affirmé, dimanche à El Birine (Djelfa), que la poursuite de la réinhumation des restes de chouhada, près de 50 ans après l'indépendance, "atteste de l'ampleur du tribut payé pour la libération de l'Algérie". "En procédant à la réinhumation des restes de chouhada, éparpillés dans les monts et oueds, nous ne faisons qu'accomplir le devoir de mémoire envers eux, à la veille de la fête de la Victoire (19 mars)," a souligné le ministre dans une allocution lors de la réinhumation des ossements des chouhada Mohamed Lakhdhar Essaihi dit "Si El Mokhtar" et Yahiaoui Ahmed Ben Saad, tombés au champ d'honneur le 7 novembre 1961 dans cette localité des Ouled Naïel. M. Abbas, qui était accompagné par le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a exhorté les jeunes à honorer la mémoire et le message des chouhada qui ont payé de leur vie pour la libération de la patrie. La présence du ministre à Djelfa a donné lieu à l'inauguration d'un carré des martyrs à El Birine ainsi que la baptisation d'institutions aux noms de chouhada, tels que l'unité de la Protection civile et le lycée de la localité, portant respectivement les noms des chouhada Boufad Loukal et Gacemi Ben Alba. Pour sa part, Saïd Abadou, a relevé que cette halte, observée à la mémoire des martyrs, "est une reconnaissance envers ces artisans de l'indépendance, et une occasion pour renouveler le serment de sauvegarde de la patrie". L e chahid Mohamed Lakhdhar Essaihi naquit en 1927 au village El Alia de Touggourt (Ouargla) où il apprit le Saint Coran avant d'étudier à Djemaa Ezzeitouna (Tunisie). Il prit le maquis dans la zone 5 de la wilaya IV, où il fut promu au grade de capitaine. Il tomba au champ d'honneur le 7 novembre 1961 à Ouled Maarif, au nord d'El Birine, dans une âpre bataille livrée contre l'ennemi, et où mourut également en martyr son compagnon Yahiaoui Ahmed Ben Saad, qui a vu le jour en 1919. Après des études à Djemaa Ezzeitouna, Yahiaoui Ahmed Ben Saad rejoint l'Armée de Libération Nationale en 1956, où il fut responsable dans la même zone que son compagnon "Si Mokhtar".