Le Niger où l'opposant Mahamadou Issoufou du Parti nigérien pour la démocratie et la République (PNDR) a remporté l'élection présidentielle, s'apprêtait lundi à mettre fin à une transition politique entamée au lendemain du coup d'Etat de février 2010 contre l'ex- président Mamadou Tandja, actuellement en résidence surveillée à Niamey. Le nouveau président élu du pays, qui fut Premier ministre (1993 à 1994) et président de l'Assemblée nationale (1995 à 1996) l'a emporté avec 57,95% face à M. Seini Oumarou (42,05%), candidat du Mouvement national pour la société de développement (MNSD û ancien parti au pouvoir). Le scrutin présidentiel salué par les observateurs de l'Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) vient couronner le processus d'un retour à l'ordre constitutionnel engagé par la junte militaire regroupée au sein du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD). Le général Salou Djibo, président du CSRD) et chef de l'Etat qui a fait adhérer la classe politique au plan de sortie de crise basé sur des réformes politiques, suivies par des élections législatives et présidentielle, a eu les faveurs de la communauté internationale qui avait, quant à elle, exigé le respect de "la transparence et la crédibilité". En effet, ONU, UA et CEDEAO n'avaient cessé d'appeler et d'encourager toutes les parties prenantes à créer les conditions nécessaires pour que le processus électoral débouche sur le retour à l'ordre constitutionnel. En attendant que les résultats du scrutin présidentiel soient définitivement validés par le Conseil constitutionnel, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), M. Abdourahamane Ghousmane, s'est félicité de l'engagement des candidats à respecter le verdict des urnes. De leur côté, les observateurs du l'UA et de la CEDEAO ont respectivement mentionné le "caractère transparent et équitable du scrutin" et l'"atmosphère de calme et de transparence" ayant permis aux électeurs nigériens de voter librement. Au premier tour, M. Mahamadou Issoufou (59 ans) avait obtenu 36% des voix, alors que son rival, M. Seini Oumarou (60 ans) s'était adjugé 23% des suffrages exprimés. En outre, il est à souligner que le respect du calendrier électoral par le CSRD vient conforter l'engagement de la junte à tenir des élections pour quitter prochainement le pouvoir. S'exprimant dans ce contexte, après avoir accompli son devoir électoral, le général Salou Djibo, a parlé de "grand jour pour tous les Nigériens", déclarant que "si nous réussissons ce scrutin si honorable, nous aurons accompli ensemble cette démocratie qui servira d'exemple à l'Afrique". Quelque 6,7 millions d'électeurs ont été appelé à voter à l'occasion de ce scrutin tenu au lendemain d'une campagne électorale qui s'est déroulée sans incidents. Lors de ses rencontres avec les électeurs, le candidat vainqueur a axé son discours sur le thème de "la renaissance" et promis à ses compatriotes de s'attaquer, une fois élu, aux problèmes d'accès à l'eau potable et du chômage, ajoutant qu'il oeuvrerai également pour "la protection des ressources nationales et l'instauration de l'Etat de doit".