La mise en oeuvre du programme national des énergies nouvelles et renouvelables (ENR), adopté récemment par les pouvoirs publics impliquera 3.000 chercheurs permanents, a annoncé mercredi le directeur du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), Maiouf Belhamel. Ces chercheurs, qui contribueront durant les deux prochaines décennies au développement des différentes applications liées à ce programme, seront épaulés par un bon nombre d'assistants et chargés d'études à travers les unités du CDER ainsi que les différents laboratoires de recherche universitaires, a indiqué M.Belhamel lors d'une journée portes ouvertes sur les ENR au siège du Centre à Alger. De même, une dizaine de domaines de recherche sont ciblés par ce programme dont les gisements énergétiques, l'énergie solaire et ses applications thermique, thermodynamique et photovoltaïque, la géothermie, l'éolien, le biomasse, les matériaux solaires, l'hydraulique, les TIC et les ENR, ainsi que l'environnement et le développement durable, précise-t-il. Selon lui, le plan d'action en matière de recherche et développement (RD) relatif au programme de développement des ENR a été arrêté dans le cadre d'une collaboration entre les différentes institutions de recherches impliquées à l'instar du CDER, l'Unité de développement de la technologie de silicium (UDTS) et les laboratoires de recherche universitaires. Cette approche destinée à accompagner l'exécution du programme national des ENR, sera elle même, étalée sur les 20 prochaines années. La première phase porte sur la prise en charge et l'encadrement du programme (2011-2014), la deuxième concerne l'amélioration du fonctionnement en matière de RD (2014-2020), alors que la dernière phase (2020-2030) sera dédiée aux applications économiques des recherches et le lancement à grande échelle de projets de développement, explique, en outre, le directeur du CDER. Evoquant, d'autre part, la décision prise par le chef de l'Etat de créer un Commissariat des énergies nouvelles, M. Belhamel a souligné que la mise en place d'une telle structure vient concrétiser les propositions de la communauté nationale de recherche. Selon lui, cette entité dont le siège sera dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah permettra, en particulier, de coordonner les différentes structures de recherche comme le CDER et l'UDTS et de gérer le réseau de laboratoires des universités. De son côté, le directeur général de Rouiba Eclairage, filiale de Sonelgaz chargée de réaliser l'usine de production de modules photovoltaïques, Abdelaziz Boumahra, a assuré que l'usine serait opérationnelle en 2013. Il a tenu à préciser que la réception de la partie génie civil du projet est prévue pour l'année prochaine. Une convention d'assistance technique destinée à développer et diversifier les applications des modules photovoltaïques a été récemment conclue entre le groupe Sonelgaz, d'un côté, et le CDER ainsi que l'UDTS, de l'autre, fait savoir M. Boumahra, ajoutant que cette convention pourrait être élargie à des partenaires étrangers. En outre, une étude pour définir les bourses de sous-traitance possibles entre la société et les PME algériennes en vue d'une coopération en matière, entre autres, de fourniture de pièces de rechange vient d'être bouclée, annonce-t-il, en assurant que le business plan du projet prévoit une intégration nationale progressive. Interpellé lors du débat sur la rentabilité économique du projet, M.Boumahra a souligné que ce volet était déjà pris en charge dans le cadre d'une étude de faisabilité pour les 20 prochaines années. S'agissant du prix du watt devant être pratiqué, le même cadre l'estime à 1,6 euro (environ 160 DA), précisant que ce coût est dans les normes internationales qui situent ce prix entre 1,5 et 1,8 euro/watt. Les participants à cette rencontre, qui sont en majorité des chercheurs, techniciens et étudiants, ont, d'autre part, mis l'accent sur la nécessité de la mise en place d'un cadre juridique pénale incluant, essentiellement, des poursuites pénales contre les actes de vandalisme. Par ailleurs, plusieurs activités ont été organisées dans le cadre de la journée portes ouvertes sur les ENR. Il s'agit notamment d'une visite des divisions de recherches centrales du CDER à Bouzaréah, une exposition d'un véhicule hybride roulant en GNC (gaz naturel carburant) et hydrogène ainsi que des projections de documentaires. Créé en 1986, le CDER regroupe actuellement 250 chercheurs dont 131 au niveau de son siège d'Alger et 119 répartis sur trois divisions régionales (Tipaza, Ghardaïa et Adrar). Cet établissement public à caractère scientifique et technologique placé sous la tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, aspire à atteindre un nombre total de 300 chercheurs en 2014. Il projette aussi d'ouvrir de nouvelles unités régionales à la même échéance notamment à Boughezoul, El Oued et Bechar en vue de pouvoir bien accompagner la mise en oeuvre du programme national des ENR.