Les égyptiens âgés de 18 ans et plus s'apprêtent à se rendre samedi aux urnes pour la première fois depuis la chute de l'ancien président Hosni Moubarek pour voter les amendements introduits dans certains articles de la constitution. Les égyptiens devront voter par "oui" ou par "non" les amendements qui concernent les articles 75, 76, 77, 88, 93, 139, 148, 179 et 189 , qui allègent les conditions de candidature à la présidence de la république, limitent la durée du mandat présidentiel à quatre ans renouvelable une seule fois et annulent l'article 139 qui autorise le président de la république à traduire des civils devant des juridictions militaires. La commission chargée de superviser l'organisation du référendum composée de juristes et de magistrats demeurera en session ouverte et a donné des instructions pour que les 14.000 commissions soient encadrées par des magistrats et que les forces de sécurité restent à l'extérieur de ces structures. Bien qu'étant d'accord pour participer au référendum, opposants et partisans de ces amendements sont partagés quant au bien fondé des amendements. 16 partis et mouvements politiques ont rejeté les amendements et revendiqué "une déclaration constitutionnelle" qui annule définitivement la constitution de l'ancien régime tout en appelant à manifester leur opposition à ces amendements vendredi prochain. Parmi les personnalités ayant récusé les amendements et affiché leur intention de se porter candidats aux élections présidentielles figurent Mohammed El Baradia l'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique '(AIEA) et le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Mohammed El Baradei a appelé à promulguer une "déclaration constitutionnelle" qui garantirait les libertés générales, à la formation d'un conseil présidentiel constitué de trois membres, dont un militaire, dont la mission serait d'assurer la période transitoire. M.Amr Moussa s'est prononcé quant à lui en faveur d'une "déclaration constitutionnelle promulguée par l'armée sur la base de laquelle serait élu le futur chef de l'état avant la fin de l'année pour un seul mandat non renouvelable" alors que le futur président de la république devrait appeler à l'élection d'une assemblée constituante dont la mission sera de discuter et d'adopter une nouvelle constitution sur la base de laquelle seront organisées des élections législatives. Les frères musulmans qui soutiennent les partisans des amendements avec le parti national démocratique dissous, le parti du travail et du centre (islamiste) ont appelé à voter "oui", ce qui constituerait selon eux un premier pas devant conduire à une nouvelle constitution.