La presse égyptienne a été unanime dimanche à dénoncer les actes de violence ayant marqué le match qui a opposé samedi au stade du Caire le club égyptien de Zamalek et son homologue tunisien le Club Africain comptant pour le 1/16e de finale retour de la Ligue des champions d'Afrique de football. "Journée noire dans l'Histoire du football égyptien", "mascarade au stade du Caire", "scène de guerre au stade du Caire, les supporters envahissent le terrain... le trio d'arbitrage (algérien) échappe à la mort" et "brigandage footbalistique", sont entre autres les titres de la presse égyptienne paraissant dimanche. Le match Zamalek-Club Africain (2-1) officié avec brio par un trio d'arbitres algérien dirigé par Bichari a été arrêté dans les dernières minutes suite à l'envahissement du terrain par des milliers supporters de l'équipe égyptienne en "l'absence flagrante" des forces de sécurité. "Le carnaval se transforme en mascarade et se termine en tragédie", écrit le journal "Al-Ahram" (gouvernemental) qui rappelle que "les supporters ont profité de l'absence de la sécurité pour envahir la pelouse" ajoutant qu'il s'agit d'un "grave incident" qui risque de retirer à l'Egypte toute organisation de matchs officiels. De son côté, le journal gouvernemental "Al-Akhbar" a qualifié l'incident de "catastrophe au sens propre du mot", soulignant que l'invasion du terrain par les supporters de Zamalek après l'annulation par l'arbitre d'un but pour cause de hors-jeu, a transformé le terrain en champ de bataille. Le quotidien "Echourouk Al-Jadid" qui a qualifié l'incident de "la journée noire" dans l'histoire du football égyptien et de "mascarade sans précédent", s'est interrogé sur les raisons de cette défaillance sécuritaire rappelant que des produits pyrotechniques ont été tolérés sous prétexte d'éviter toute confrontation avec les supporters. Le quotidien "Al-masri Al-yaoum" abonde dans le même sens en qualifiant l'incident de "brigandage footbalistique" à même de ternir la réputation sportive de l'Egypte. L'hebdomadaire "Al Yaoum Asabii" a imputé la responsabilité des évènements survenus aux jumeaux Ibrahim et Houssam Hassan, indiquant que "Ibrahim Hassan a incité le public de Zamalek à investir le terrain et à agresser les joueurs du Club Africain". L'hebdomadaire a, par ailleurs, appelé à "débarrasser" l'Egypte de ces individus qui incitent "au meurtre et à la violence" et qui ternissent l'image du pays et son peuple "dans une ère exempte de banditisme". Le président du Conseil national du sport en Egypte, Hassan Sakr tiendra dimanche une réunion urgente avec le président de la fédération égyptienne de football, M. Samir Zaher afin de discuter du sort du championnat, à la lumière des actes de violences ayant marqué la rencontre entre Zamalek (Egypte) et le Club Africain (Tunisie). Dans des déclarations à la télévision, le premier ministre égyptien, Issam Sharaf a formé le voeu de geler le championnat en attendant un retour à la normale, indiquant que ces actes de violence portent préjudice à l'image de l'Egypte. Le gouvernement prévoit des sanctions contre les auteurs de ces actes, a-t-il affirmé. M. Sharaf a tenu à présenter ses sincères excuses à la Tunisie et l'Algérie, indiquant qu'il s'assurera personnellement du bien-être de l'équipe tunisienne. Une commission ad hoc sera installée pour s'enquérir de ces actes et prendre les mesures nécessaires, a rapporté dimanche une source responsable au sein de la Confédération africaine de football (CAF).