De nombreux médecins résidents venus de différentes régions du pays ont observé mercredi un sit-in non loin de la présidence de la République pour remettre leur plateforme de revendications aux services de la présidence de la République. Selon différentes estimations, ils étaient plusieurs centaines à répondre ainsi à l'appel de leur collectif autonome, qui avait décidé la semaine passée de poursuivre son mouvement de grève "illimitée", après l'"échec de la négociation avec la tutelle", d'après les dires de praticiens présents. Les grévistes exigent l'abrogation des lois et décrets relatifs au service civil obligatoire des médecins spécialistes, la révision du statut actuel du résident, la réévaluation de leur rémunération mensuelle et la révision de la prime de garde à hauteur de 4.000 DA au lieu de 690 DA. Le porte-parole du collectif, Dr Amine Benhabib, avait répété ces derniers temps que les médecins souhaitaient également bénéficier, au même titre que les autres citoyens, d'une dispense du service national, lorsqu'elle se justifie. Auparavant, un point de presse avait été organisé par les portes parole du collectif au cours duquel ils avaient expliqué les raisons qui les ont amenées à se retirer de trois commissions nationales créées avec la tutelle pour examiner les revendications de plusieurs secteurs du corps médical. "Le ministère de la Santé a refusé notre revendication principale qui consiste à supprimer le service civil, d'où notre retrait des commissions", ont-t-ils dit. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, avait annoncé dernièrement la mise en place de trois commissions nationales en vue d'examiner "tous les problèmes exposés par les médecins résidents, les paramédicaux, les sages-femmes et autres auxiliaires de la santé". Lors d'un passage, ce mercredi, sur les ondes de la radio nationale chaîne I, le ministre a déclaré, une nouvelle fois, que la revendication des médecins résidents concernant l'abrogation du service civil ne relevait pas de ses prérogatives ni de celle du ministre de l'Enseignement supérieur. Il a appelé, à l'occasion, ces praticiens à "la raison, à faire preuve de sagesse et à mettre la santé du malade au dessus de toute considération". Pour lui, cette demande doit être discutée dans un cadre gouvernemental, et que la priorité de l'heure est de parfaire ce même service civil. Tenus à exercer leur spécialité médicale dans des zones isolées, pendant un nombre d'années variable, dans le cadre du service civil, ils considèrent ce dernier comme une "perte de temps" et de capacités, et qui ne règle pas, selon eux, le problème de l'insuffisance de la couverture sanitaire des zones déshéritées. En parallèle à ce mouvement, des dizaines d'étudiants en chirurgie dentaire ont, eux aussi, observé un sit-in près de la présidence de la République, promettant de poursuivre leur mouvement de grève entamé il y a près d'un mois jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Les étudiants grévistes exigent notamment un titre de diplôme d'Etat de docteur en chirurgie dentaire et l'amélioration de la qualité de la formation. Un autre groupe de jeunes ayant bénéficié d'un contrat d'une année (2009/2010), dans le cadre du pré-emploi au niveau d'Algérie Poste et d'Algérie Télécom a également préféré se donner rendez-vous devant la première institution du pays afin de dénoncer, disent-ils, "les abus de certains supérieurs" qui refusent de leur renouveler leur contrat, alors que "le ministre concerné a promis de (les) réintégrer", selon leurs affirmations.