La présidente de la section Algérie du Réseau des parlementaires africains contre la corruption, Ilimi Farida a souligné mardi le rôle important du parlementaire dans le contrôle de la gestion des deniers publics, précisant qu'il est de ce fait appelé à être "partie prenante" dans la lutte contre la mauvaise gestion et la corruption. La lutte contre la corruption est devenue une "priorité", a estimé Mme Ilimi lors d'une journée d'information visant à faire connaître le Réseau et les différentes lois nationales et conventions internationales relatives à la prévention et à la lutte contre la corruption. La journée d'information, a-t-elle dit, "coïncide avec le discours du président de la République qui a fait de la lutte contre la corruption l'un des défis qui sont relevés par l'Etat algérien", eu égard aux "graves retombées de ce phénomène sur la gestion des affaires publiques et les principes de bonne gouvernance et les entraves qu'il dresse devant l'économie nationale". La présidente de la section Algérie du Réseau a dans ce contexte, insisté sur l'importance de la contribution de toutes les parties concernées, à savoir les institutions législative et exécutive de l'Etat, la société civile et les partis politiques, à la lutte contre ce fléau. L'Algérie est le premier pays arabe et africain à avoir signé la convention internationale de lutte contre la corruption. L'Etat a, d'ailleurs, veillé à adapter son système législatif aux conventions internationales de lutte contre la corruption. La section Algérie du Réseau des parlementaires africains contre la corruption en Algérie a été installée en septembre 2010. Ce réseau est un mécanisme au niveau du parlement algérien qui permet aux parlementaires de contribuer à la lutte contre la corruption. Il vise essentiellement à "renforcer la transparence et le sens de la responsabilité et consolider le rôle et la contribution des parlementaires aux programmes gouvernementaux, en tant que moyen efficace d'assurer le contrôle et l'implication des citoyens à cette mission". Dans son intervention, Messaoud Chihoub, vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN) a passé en revue l'expérience algérienne dans la lutte contre la corruption, mettant en exergue les réformes législatives et juridiques engagées par l'Etat dans le cadre de la lutte contre ce fléau. Il a indiqué que les efforts de l'Etat dans le cadre de cette lutte "émanent d'une volonté politique sincère et claire visant à asseoir les fondements d'un Etat de droit et de justice, à ancrer les principes de bonne gouvernance et à établir un climat propice à un développement global et durable". M. Chihoub a rappelé que l'Algérie avait adopté un plan de réforme global pour "consolider sa structure institutionnelle" et mettre en place des mécanismes juridiques, législatifs et judiciaires à même de garantir "la transparence dans la gestion", citant à ce titre l'adoption de la convention de l'ONU sur la lutte contre la corruption et la promulgation de la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption en 2006 qui fixe la compossante, l'organisation et le fonctionnement de l'Instance nationale de prévention et de lutte contre la corruption. A cet égard, des pôles judiciaires spécialisés ont été créés chargés du traitement des affaires de corruption, outre la promulgation de textes de lois qui soulignent que "l'Algérie est pionnière dans le domaine de la lutte contre la corruption". La responsabilité de la lutte contre la corruption "incombe à tout un chacun, sans exception aucune et ne se limite pas uniquement aux instances publiques", a estimé l'intervenant, soulignant la nécessité d'impliquer les différents acteurs de l'Etat et de la société "sur le base d'une stratégie globale et d'une vision définie qui place l'intérêt général au dessus de toute considération".