Les opérations militaires libyennes qui se sont étendues jusqu'au territoire tunisien ont suscité de vives protestations de la part des autorités tunisiennes qui ont dénoncé "les violations successives" de l'intégrité territoriale de la Tunisie. Les autorités tunisiennes ont officiellement exprimé aux autorités libyennes leurs "vives protestations" quant à la reprise des tirs en direction du territoire tunisien suite à la "dangereuse escalade militaire" dans la localité libyenne de Wazen proche du point de passage de Dhehiba, sur les frontières tunisiennes, et qui ont fait des blessés parmi les citoyens tunisiens. Le ministère tunisien des Affaires étrangères a convoqué le représentant général de la Jamahirya libyenne à Tunis auquel il a exprimé de nouveau "les plus vives protestations" des autorités tunisiennes contre ces violations dangereuses successives. Le ministère a chargé le représentant libyen de transmettre à son gouvernement que le gouvernement tunisien "exige la concrétisation immédiate sur le terrain des engagements libyens" et que les autorités libyennes "s'engagent au plus haut niveau à cesser ces violations et à assumer leurs responsabilités" en empêchant leurs forces d'accomplir tout acte portant atteinte à l'intégrité du territoire tunisien et menaçant la sécurité des habitants et des infrastructures. Le ministère des Affaires étrangères a également chargé l'ambassadeur de la République tunisienne à Tripoli de transmettre les mêmes protestations aux autorités libyennes. De son coté, le ministère tunisien de la Défense a indiqué, vendredi dans un communiqué, que la situation générale dans la zone frontalière de Dhehiba "est sous contrôle" appelant les habitants de la localité de Dhehiba et ceux du sud tunisien en général, à "faire preuve de retenue et de vigilance, afin d'aider les forces armées tunisiennes à gérer correctement la situation". Le communiqué rappelle que l'armée tunisienne "est intervenue pour arrêter la progression de quelques membres des forces du colonel Gueddafi" qui "ont été regroupés et reconduits au territoire libyen.". Plusieurs missiles libyennes ont été lancées sur la ville frontalière de Dhehiba marquant la troisième escalade depuis le début des affrontements opposant les forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi aux insurgés. Ces bombardements, qui se sont accentués jeudi et vendredi pour contrôler la ville de Wazen, ont semé une panique dans le centre ville de Dhehiba où 15 véhicules relevant de ces troupes ont investi les quartiers de la ville et ses environs. L'armée tunisienne et la garde frontière ont contré les forces libyennes qui ont investi la ville de Dehbia et confisqués leurs armes avant de procéder à un ratissage de la ville à la recherche de membres des troupes de Kadhafi, indiquent des médias. Des appels de détresse ont été lancés par les citoyens de la ville où plusieurs obus sont tombés, réclamant l'intensification de la présence des forces armées et de sécurité pour protéger la population. Le point de passage frontalier tuniso-libyen de Dhehiba-Wezen connaît depuis jeudi soir des échanges de tirs nourris entre les insurgés et les troupes de Kadhafi qui ont pris le contrôle du point de passage frontalier du côté libyen. Selon des sources militaires et de sécurité, les combats ont fait des dizaines de morts des deux côtés du conflit sur le sol libyen et une vingtaine de blessés dont douze ont été transférés à l'hôpital régional de Tataouine. Ces affrontement ont poussé les unités de l'armée tunisienne et de la garde frontière à renforcer leur présence pour protéger les frontières du pays.