ALGER, 3 mai 2011 (APS)- Les annonces faites lundi par le président Bouteflika en Conseil des ministres ont été saluées mardi par la quasi-totalité de la classe politique nationale, certains partis politiques y voyant un pas en avant sur la voie de l'exécution des réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat le 15 avril dernier. Le Rassemblement national démocratique (RND) a affirmé, dans ce contexte, que les déclarations du président de la République avaient permis de mettre fin à certaines interprétations et de répondre à des interrogations sur les réformes annoncées. Le RND a souligné que les réformes politiques annoncées par le chef de l'Etat, le mois dernier, seront "très larges" et "répondront aux attentes de la majeure partie de la classe politique", et salué la décision du Président d'organiser une consultation avec tous les partis et les personnalités nationales. Pour sa part, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) a souligné que les décisions du Conseil des ministres marquaient "un pas en avant" sur la voie des réformes escomptées. Dans ce contexte, le MSP a appelé le parlement actuel, auquel revient l'adoption des nouvelles lois organiques, à "oeuvrer à regagner la confiance du peuple" et à "assumer sa responsabilité historique pour préserver la volonté populaire et répondre aux aspirations de la jeunesse à des réformes profondes et globales à la hauteur des ambitions de l'Algérie de l'après-tragédie nationale". De son côté, le parti des travailleurs (PT) voit dans les décisions prises par le Conseil des ministres une volonté de clarification et de précision du chef de l'Etat quant aux réformes politiques annoncées, notamment le calendrier et les moyens institutionnels de leur mise en oeuvre. Dans ce cadre, le PT enregistre "positivement" le fait que la révision de la Constitution ne sera pas soumise au Parlement actuel et la recherche des moyens permettant la participation populaire la plus large. Le Mouvement El-Islah a, à son tour, réitéré sa volonté de prendre part au processus des réformes politiques et économiques et sociales annoncées par le chef de l'Etat. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a, pour sa part, rejeté en bloc le contenu du communiqué du Conseil des ministres, et propose "une phase de transition consensuelle associant les forces politiques et sociales autour d'un programme de réformes politiques et institutionnelles qui permettent au pays de sortir d'un système dépassé et dangereux pour la cohésion nationale". Prônant un changement "radical" du système politique, le RCD a suspendu ses activités parlementaires en mars dernier. Le Conseil des ministres, réuni lundi sous la présidence du chef de l'Etat, a pris d'importantes décisions dans différents domaines. Ainsi, des rencontres seront "bientôt" entamées sous la direction d'une personnalité nationale, M. Abdelkader Bensalah, en vue de recueillir les vues et propositions des partis et des personnalités sur l'ensemble des réformes annoncées. Il a été également annoncé la mise sur pied d'une commission indépendante d'experts nationaux dans le domaine des médias audiovisuels, de la communication et de l'information, et l'instauration d'une Autorité de régulation des médias. Sur ce point, les impressions recueillies par l'APS auprès de professionnels de la presse font ressortir des positions mitigées oscillant entre la satisfaction et le scepticisme. Le Conseil des ministres a également décidé d'une concertation nationale pour un meilleur développement local, pilotée par le Conseil national économique et social (CNES), à partir des communes pour aboutir à des assises nationales. L'ouverture de l'ensemble des tribunaux administratifs a été également décidée par le Conseil des ministres. Concernant le calendrier des réformes, les projets de loi découlant du programme des réformes politiques seront adoptées avant les prochaines échéances électorales alors que la révision de la Constitution interviendra après les prochaines législatives, en 2012. Une concertation tripartite exclusivement consacrée aux moyens de soutenir le développement de l'entreprise et la promotion d'un climat plus propice à l'investissement et à l'activité économique en plus d'une tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) seront aussi organisées. —