ALGER - La communauté internationale, le monde arabe en particulier, a exprimé sa vive condamnation à la suite des "crimes" commis dimanche par Israël pendant la commémoration de la Nakba en Palestine, dans le sud du Liban et sur le plateau du Golan syrien occupé, faisant au total 14 morts et des centaines de blessés. Ces incidents qui ont ensanglanté les manifestations pacifiques marquant la catastrophe que fut pour les Palestiniens la création de l'Etat d'Israël en mai 1948, suivie de l'exode de quelque 760.000 Palestiniens, ont suscité une vive réaction du président palestinien Mahmoud Abbas qui a salué "la mémoire des martyrs tombés dimanche sous les coups des forces israéliennes". "Leur sang précieux n'aura pas coulé en vain, parce qu'il a été versé pour la liberté du peuple palestinien et ses droits", a dit le président Abbas. Pour sa part, le mouvement de résistance palestinien Hamas a appelé lundi la communauté internationale à "assumer ses responsabilités face aux crimes continus d'Israël contre le peuple palestinien". Dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie occupée, les agressions israéliennes ont fait des centaines de blessés parmi les manifestants palestiniens qui commémoraient la Nakba, a-t-on indiqué de sources palestiniennes. A la suite de ces violences, l'Autorité palestinienne a décrété lundi un deuil national de trois jours dans les territoires palestiniens, en vertu d'un décret du président Abbas, en hommage aux Palestiniens et aux membres de la communauté arabe tombés en martyrs alors qu'ils commémoraient dimanche le 63e anniversaire de la Nakba. Le bilan le plus lourd des attaques israéliennes pendant la commémoration de la Nakba a été enregistré dans le sud du Liban où 10 manifestants ont été tués, selon des sources libanaises. En réaction à ces agressions sionistes, le président libanais Michel Sleimane a dénoncé "les attaques israéliennes criminelles" qui ont visé des civils innocents en Palestine, dans le sud du Liban, et sur le plateau du Golan syrien soulignant que ces actes "constituent une violation de la souveraineté du Liban". Pour sa part, le représentant au Liban du mouvement Hamas, Ali Barakeh, a qualifié les agressions israéliennes de "massacre" commis à l'intérieur du territoire libanais soulignant que "la responsabilité repose entièrement sur l'ennemi" israélien. De son côté, le coordinateur de l'ONU au Liban, Michael Williams, a estimé que les incidents de dimanche étaient "les plus graves" survenus à la frontière israélienne depuis la guerre de 2006 au cours de laquelle 1.200 Libanais -en majorité des civils- avaient été tués par l'armée israélienne. Par ailleurs, une journée de deuil est observée lundi par les réfugiés palestiniens au Liban, en mémoire des martyrs des agressions israéliennes lors des manifestations marquant la Nakba qui coïncide avec le 15 mai de chaque année depuis 1948. La Syrie voisine qui a, elle aussi, été touchée par les violences israéliennes pendant cette journée de commémoration et perdu quatre manifestants, selon l'agence de presse Sana, a de son côté, "fermement dénoncé les actes criminels d'Israël contre le peuple dans le plateau du Golan, en Palestine et dans le sud du Liban", ajoutant qu'"Israël devra assumer la totale responsabilité de ses actes". Les agressions qui ont émaillé la commémoration de la Nakba ont également soulevé l'indignation de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) qui a dénoncé les attaques sionistes comme une "violation flagrante" des résolutions internationales" imputant à Israël la "détérioration" de la situation dans les territoires palestiniens. En réaction à la mort dimanche de dizaines de Palestiniens à Ghaza et en Cisjordanie ainsi que dans le sud du Liban et dans le plateau du Golan syrien dans les attaques israéliennes lors de la commémoration de la "Nakba", le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a exprimé sa préoccupation et appelé "au calme dans toute la région et au maximum de responsabilité". Il a, par ailleurs, appelé à de nouveaux efforts pour relancer le processus de paix israélo-palestinien, actuellement dans l'impasse en raison de la poursuite de la colonisation israélienne, selon un porte-parole onusien. La France a, quant à elle, condamné les agressions israéliennes sanglantes survenues dimanche "à la frontière israélo-libanaise, dans le Golan syrien et à Ghaza", par la voix de Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Pour la Grande-Bretagne "ce qui s'est passé dimanche dans cette région, montre de la façon la plus claire qu'une solution durable, basée sur la compréhension, devient une nécessité urgente qui ne sera réalisable qu'a travers des négociations". Les agressions israéliennes survenues lors de la commémoration de la Nakba, un évènement tragique qui rappelle l'injustice subie par le peuple palestinien depuis 1948, n'ont pas dissuadé les mouvement Fatah et Hamas à entamer, lundi au Caire, leurs discussions sur la formation d'un gouvernement d'union nationale, qui doit comprendre des personnalités nationales et indépendantes. La formation d'un gouvernement d'union s'inscrit dans le cadre de l'accord de réconciliation, signé début mai dans la capitale égyptienne, entre les factions palestiniennes en vue de mettre un terme à la division interne et empêcher l'occupant sioniste de poursuivre ses crimes à l'encontre des Palestiniens.