ALGER - L'Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu lundi après-midi à Alger des représentants de six organisations du mouvement associatif des jeunes. Dans une déclaration à la presse, à l'issue de sa rencontre avec les membres de l'instance, Mohamed Madani, secrétaire général de l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), a plaidé pour une révision de la Constitution, arguant du fait que celle de 1996 avait été adoptée dans un contexte particulier. Il a suggéré, dans ce cadre, l'édification d'un régime semi-présidentiel afin, a-t-il dit, de consacrer davantage l'exercice démocratique. M. Madani, qui a appelé à mettre les associations au service de la nation, a mis l'accent sur la "nécessité" de les contrôler et en particulier, a-t-il soutenu, les associations qui activent "en collaboration avec des parties étrangères". Hamana Boucherma, président de l'Association nationale de la jeunesse pour la santé, la culture et le développement, a indiqué, pour sa part, que son association "a insisté sur la nécessité de rajeunir le système, en consacrant les critères de la compétence, de l'honnêteté et l'appartenance à la patrie et non pas aux hommes". Il a plaidé pour la mise en œuvre d'une démocratie "participative" en impliquant les jeunes dans la prise de décision. Il a également appelé à la libération du champ audiovisuel et à la création d'un conseil supérieur de la communication. De son côté, le président de la Fédération algérienne des activités scientifiques et techniques, Samir Beghiri, a appelé à une remise en cause du tissu associatif actuel, à travers la révision de la Loi sur les associations surtout dans ses dispositions relatives aux critères de fondation. Il a suggéré, à ce sujet, de revoir l'exigence de 15 membres fondateurs pour la création d'une association et d'exiger une présence au moins dans 25 wilaya. Le président de l'Association nationale des jeunes intellectuels, Abdelmadjid Manser, a estimé, pour sa part, que les réformes doivent être "profondes et globales" pour, a-t-il dit, mettre fin à la corruption et permettre d'ouvrir des canaux de communication entre les autorités et les citoyens. e responsable de l'Organisation nationale pour la promotion de la jeunesse, Riadh Sekkal, a appelé à revoir à la baisse la limite d'âge des candidats aux différentes élections, proposant, à ce sujet, une limite de 23 ans, en dehors de la limite d'âge exigée pour pouvoir briguer la magistrature suprême. M. Sekkal a également préconisé la création d'un ministère ou d'un secrétariat d'Etat à la jeunesse et d'un Conseil supérieur de la jeunesse qui doit être, a-t-il dit, un espace de libre échange dans lequel les jeunes peuvent exprimer leurs préoccupations. Appelant à l'implication de tous les acteurs de la vie politique et associative dans les réformes et "sans exclusion", le président de l'Association nationale pour l'information et la communication dans les milieux des jeunes, Mohamed Saïd Ferhat, a cependant appelé à condamner toute forme de violence ou d'extrémisme. L'Instance de consultations sur les réformes politiques présidée par Abdelkader Bensalah, assisté de Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, avait reçu dans la matinée Me Hocine Zahouane, en qualité de personnalité nationale. Au terme de ces consultations entamées le 21 mai passé et qui doivent se poursuivre jusqu'à la fin du mois de juin, un rapport final détaillé, reflétant "fidèlement" les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République.