ALGER- L'Instance de consultations sur les réformes politiques a reçu lundi à Alger un premier groupe d'organisations du mouvement associatif.Les cinq organisations, reçues en même temps par l'Instance de consultations, ont salué, dans une déclaration à la presse, l'initiative des consultations et les réformes engagées dans le pays. Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM), le Pr Mostefa Khiati, a mis l'accent dans ses propositions sur les questions de l'enfance et de la jeunesse qui "n'ont pas connu, selon lui, de prise en charge en adéquation avec le poids démographique de ces deux franges". Le président de la Forem a également suggéré la mise en place d'un Conseil national de l'Education, estimant par ailleurs que le secteur de la santé souffre de "l'absence de politique nationale, de stratégie et d'objectifs précis". Le secrétaire général de l'Organisation nationale de la continuité des générations (ONCG), Abdelhafid Lahouel, a, de son côté, abordé la question du régime politique, plaidant pour un régime présidentiel à même de garantir, a-t-il dit, la stabilité du gouvernement. Il a appelé aussi à revoir la composante du Conseil constitutionnel qui doit être enrichie en faisant appel, a-t-il précisé, à des compétences scientifiques et des personnalités nationales. Il a préconisé, d'autre part, dans le cadre du nouveau code de la wilaya,de revoir à la hausse le nombre des membres de l'Assemblées populaire de wilaya (APW) afin qu'il soit proportionnel au nombre d'Assemblées populaires communales. Par ce procédé, a-t-il expliqué, l'APW pourra exercer un contrôle sur l'exécutif local. S'agissant du code de l'information, le secrétaire général de l'ONCG s'est dit favorable à l'ouverture du champ audiovisuel aux "compétences nationales" mais pas aux "businessmen", selon ses termes. Pour sa part, le président de la Confédération nationale de consultation et de coordination du mouvement associatif, M. Abdelkrim Abidat, a évoqué le projet de création d'un parlement national de la société civile et du mouvement associatif qu'il a qualifié de "première" dans le monde. Il a proposé dans le même cadre la création d'une Maison des associations dans chaque wilaya afin, a-t-il dit, de résoudre le problème de la disponibilité des locaux. Dans son intervention, le secrétaire général de l'Académie de la société civile, Ahmed Chena, a exprimé son soutien à l'adoption d'un régime semi-présidentiel, tout en insistant sur l'élaboration d'une nouvelle loi électorale "moderne" donnant l'opportunité aux jeunes algériens de s'impliquer dans la vie politique. De même qu'il a suggéré la promulgation d'une nouvelle sur les associations dans l'optique de passer d'un mouvement associatif "traditionnel" à des organisations de la société civile "efficaces". Le président de l'association El Irchad Oua El Islah, Nacereddine Chaklal, a, quant à lui, mis en exergue la nécessité de consolider l'Etat de droit, à travers une égalité des droits et devoirs de tous les citoyens et une répartition "équitable" des richesses entre toutes les régions du pays. L'Instance de consultations, représentée par son président, Abdelkader Bensalah, assisté de MM. Mohamed Touati et Mohamed Ali Boughazi, recevra dans l'après-midi l'ancien archevêque d'Alger Mgr Henri Teissier en tant que personnalité nationale. L'Instance consacrera les journées des 14, 15 et 16 juin à des réunions d'organisation interne avant de reprendre les consultations le 18 juin. Depuis le début des consultations, entamées le 21 mai 2011, plusieurs délégations de partis politiques, des personnalités nationales et des représentants de la société civile ont été reçus. Au terme de ces consultations qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois de juin prochain, un rapport final détaillé, reflétant "fidèlement" les avis et les propositions émis par les participants, sera soumis au président de la République. Les propositions seront ensuite présentées au gouvernement qui élaborera, sur cette base, des projets de loi qui seront soumis à l'Assemblée populaire nationale en septembre prochain. Le président de la République avait annoncé dans son discours à la Nation du 15 avril dernier des réformes politiques englobant une révision, en 2011, de l'essentiel du dispositif législatif national (loi électorale, loi sur les partis politiques, loi sur les associations, code de l'information, code de wilaya...) et devant être parachevées, après les législatives de 2012, par un amendement "en profondeur" de la Constitution.