ALGER - Le ministre des Transports, Amar Tou, a affirmé dimanche à Alger que la situation financière de la compagnie aérienne nationale Air Algérie ne permet pas d'accéder aux revendications du personnel navigant commercial (PNC), qui avait observé un débrayage de quatre jours à l'appui de revendications salariales. "Les possibilités financières d'Air Algérie ne le permettent pas, car quand on donne 20% ou 106% il ne faut pas oublier que les autres corps (d'Air Algérie) demandent la même chose", a-t-il déclaré à la presse en marge de la visite du centre de formation de la RATP El Djazair. "Si vous donnez un centime de plus au personnel navigant commercial (PNC), il faut aussi accorder la même chose aux personnels navigant technique et celui de la maintenance", a-t-il précisé. ''Ils sont tous (les personnels d'Air Algérie, NDLR) responsables pour prendre en considération la situation d'Air-Algérie en matière financière'', précise M. Tou. ''Air Algérie n'est pas en difficulté financière. Difficulté veut dire que si vraiment on touche à ses finances, elle serait tout simplement menacée par la ruine", a-t-il encore affirmé, en réponse à une question sur une éventuelle satisfaction des revendications du PNC. "La compagnie a été redressée financièrement par les pouvoirs publics (...) mais il ne faut pas qu'on soit à l'origine d'une dégradation dangereuse d'Air Algérie", a -t-il averti. "Je crois que les deux parties sont en mesure d'arriver à une entente qui préserve l'avenir d'Air Algérie", a ajouté le ministre qui a dit "espérer" parvenir à une solution à ce différend. Le ministre a précisé que les décisions prises jusqu'ici pour régler ce problème ont été élaborées "en concertation entre le PDG d'Air Algérie et le ministère du transport sous les orientations permanentes du Premier ministre". Le PNC d'Air Algérie avait observé une grève durant quatre jours, qui avait pratiquement cloué au sol de lundi à jeudi derniers les avions de la compagnie. Il revendique notamment une hausse de 106% des salaires et un alignement de son statut sur celui du personnel naviguant technique (pilotes et co-pilotes), rappelle t-on. Des négociations entre le syndicat du PNC de la compagnie et la direction doivent débuter en début d'après midi, selon un communiqué du ministère des transports. Interrogé par ailleurs sur les répercussions financières de cette grève sur Air Algérie, M. Tou a répondu que la compagnie allait procéder à une évaluation des pertes financières causées par ce débrayage. Le PDG de la compagnie, M. Boultif, les a estimé à 32 millions de dinars dans une déclaration à la radio nationale. Lors de cette grève, "j'ai accordé des autorisations illimitées de vols supplémentaires et d'affrètement d'avions, qui ont permis à la compagnie d'affréter 10 avions gros porteurs et de programmer 46 vols supplémentaires essentiellement vers la France", a-t-il précisé. ''Ce dispositif d'urgence mis en place par la compagnie afin de soulager des milliers de passagers bloqués dans les aéroports algériens et à l'étranger a été élaboré en fonction des moyens disponibles lors de cette période de pointe'', a-t-il dit en substance. "C'est une période de forte demande, même le pavillon français ne pouvait aller au delà de ce qu'on a pu obtenir en termes de vols supplémentaires et d'affrètement d'avions", a t-il précisé. Pour faire face à cette situation d'urgence, l'Etat a procédé, au troisième jour de la grève, ''à l'alimentation des comptes d'Air Algérie à l'étranger et que la compagnie n'a pas utilisé'', a encore précisé le ministre à l'APS.