LE CAIRE- De violents affrontements entre manifestants réclamant des réformes et partisans des militaires au pouvoir ont éclaté samedi au Caire, faisant plus de deux cents blessés. Un millier de manifestants ont tenté de se rendre devant le ministère de la Défense et siège du Conseil suprême des forces armées (CSFA) avant d'être bloqués par la police militaire, qui a tiré en l'air pour tenter de les disperser. Des heurts violents avec jets de pierres et de cocktails molotov ont suivi en début de soirée entre les manifestants et des civils favorables à l'armée. Selon le ministère de la Santé 231 personnes ont été blessées, dont 39 ont dû être transportées à l'hôpital et les autres soignées sur place. Les manifestants ont finalement abandonné les lieux pour retourner sur la place Tahrir, dans le centre-ville, qu'ils occupent depuis une quinzaine de jours. Quelques heures plus tôt, le maréchal Hussein Tantaoui, à la tête du CSFA, a une nouvelle fois promis de créer les "piliers d'un Etat démocratique défenseur de la liberté et des droits de ses citoyens". Il a promis, dans une allocution télévisée, "des élections parlementaires libres et justes, une nouvelle Constitution et l'élection d'un président choisi par le peuple". Jeudi, un remaniement du gouvernement de transition conduit par Essam Charaf n'a pas apaisé la situation. Le CSFA a émis samedi un communiqué mettant en cause le "mouvement du 6 avril", une organisation de jeunes accusée de "diviser le peuple et l'armée". Le groupe a démenti ces accusations. Des incidents avaient déjà eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi au Caire, où des manifestants avaient déjà tenter de s'approcher du ministère de la Défense, ainsi qu'à Alexandrie et à Suez.