ALGER - Le projet de la loi organique relative à l'information, approuvé en Conseil des ministres, traduit le souci exprimé par le président de la République d'exclure toute peine privative de liberté en matière de délits de presse, comme il pose les jalons d'ouverture, pour la première, fois en Algérie, du champ audiovisuel. Le texte, qui s'inscrit dans le cadre des réformes politiques, traduit également la volonté du chef de l'Etat, exprimée dans son discours du 15 avril dernier, d'approfondir le processus démocratique et de renforcer le champ de la liberté de presse en Algérie. Cette évolution est consolidée par l'introduction notamment d'une législation relative à l'ouverture de l'audiovisuel et des médias en ligne. Cette ouverture met, ainsi, fin au débat qui revient avec récurrence sur la scène politique et médiatique. En effet, la question de l'ouverture des médias audiovisuels a été le point de convergence d'une grande partie des partis politiques, y compris ceux de l'Alliance présidentielle, des représentants de la société civile et de personnalités politiques nationales, ayant pris part aux consultations sur les réformes politiques. Le projet de loi organique relative à l'information prévoit une autorité de régulation pour les médias audiovisuels. L'ouverture de l'activité audiovisuelle est proposée sur la base d'une convention qui sera conclue entre la société algérienne de droit privé concernée et une autorité de régulation de l'audiovisuel, validée par une autorisation délivrée par les pouvoirs publics. Une loi spécifique relative à l'audiovisuel viendra compléter la régulation dans ce domaine. Pour ce qui est de la presse écrite, le projet contient une nouveauté, à savoir que "l'agrément des titres de la presse écrite ne relèvera plus ni de la justice, ni de l'administration mais de l'autorité supérieure de la presse écrite". La moitié des membres de l'autorité de régulation de la presse écrite sera nommée par le chef de l'Etat et les deux chambres du Parlement, alors que la deuxième moitié le sera sur la base d'un choix de la corporation de la presse. Ce projet de loi propose une assise juridique à l'octroi de l'aide de l'Etat à la presse, et conforte les journalistes dans la sauvegarde de leurs droits sociaux et professionnels. Il propose, en outre, de doter la profession d'une instance nationale de déontologie et d'éthique de la presse qui sera élue par la corporation et qui veillera au respect par les médias des règles de déontologie. Les deux autorités de régulation dédiées respectivement à la presse écrite et aux médias audiovisuels, prévues dans ce texte, augurent de nouvelles perspectives pour le monde des médias en Algérie, estiment les observateurs.