ALGER - Le métro d'Alger, inauguré lundi par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, contribuera à l'amélioration du transport urbain dans la capitale, a estimé le ministre des Transports, Amar Tou, affirmant même que ce nouveau mode de transport "va changer la ville à tous points de vue". QUESTION : Le métro d'Alger a été mis en service ce lundi par le président de la République. Comment, ce moyen de transport collectif, va-t-il contribuer à l'amélioration du transport urbain dans la capitale ? REPONSE : Le métro qui sera mis en service le 1er novembre 2011, après son inauguration par le président de la République va contribuer qualitativement et quantitativement à l'amélioration du transport urbain dans la capitale. Depuis le 8 septembre, sa mise en marche non commerciale a permis de faire fonctionner les 14 rames composées de 6 voitures chacune, de 5h00 à 23h00 au rythme d'une rame toutes les 3 minutes environ. Avec sa mise en service, le métro qui circulera aux heures de pointe toutes les 3 mn et 20 secondes et durant les heures creuses toutes les 5 mn, transportera 25.000 voyageurs par heure et par sens, soit plus de 60 millions par an, sur l'ensemble de la 1ère ligne qui compte 10 stations et va de Haï el-Badr à la Grande-Poste, sur une distance de 9,5 km, desservant les communes de Bachdjarrah, El Magharia, Hussein Dey, Sidi M'Hamed et Alger-Centre. En permettant des gains de temps importants pour les usagers situés sur cette ligne, compte tenu des contraintes de la circulation à Alger, le métro va changer la ville à tous points de vue. La pression que subissent ces communes en matière de transport va diminuer de façon très sensible. De plus l'arrivée prochaine du tramway à la station multimodale des Fusillés permettra la jonction entre ces deux modes de transport de masse. De Bordj el-Kiffan et Bab Ezzouar à la Grande-Poste, le nombre de voyageurs qui utiliseront le métro sera, sans doute, supérieur aux prévisions, comme en témoigne le chiffre actuel concernant la liaison Bordj el-Kiffan - les Bananiers empruntés par 20.000 voyageurs par jour. Le métro est un moyen de transport collectif aux avantages considérables en matière de gain de temps, de respect de l'environnement, de sécurité et de confort et il intéressera toutes les catégories d'usagers (travailleurs, étudiants, lycéens...) dont il va changer les habitudes. Cette 1ère ligne du métro d'Alger aura coûté autour de cent (100) milliards de dinars ou un (1) milliard d'euros. QUESTION : Fixé à 50 DA, le prix du ticket du métro suscite déjà l'inquiétude chez les futurs usagers. Ces derniers estiment que le tarif est élevé. Une réduction de ce tarif est-elle envisagée à l'avenir ? Le Fonds de soutien aux transports collectifs qui intervient déjà dans le soutien des prix de l'Etusa et du tramway d'Alger sera-t-il sollicité pour soutenir davantage le ticket du métro ? REPONSE : Les gammes tarifaires retenues ont favorisé les formules les plus demandées par les usagers, à savoir l'abonnement hebdomadaire, l'abonnement mensuel et l'achat d'un carnet de 10 tickets. Ces gammes bénéficient respectivement de rabais de 10%, 20% et 30%, portant le prix du ticket à 45 DA, 40 DA et 35 DA dans l'ordre de ces gammes qui représentent à elles seules plus de 95% de la demande prévisible et qui concernent des voyages répétitifs ou quotidiens pour le travail, notamment, et d'autres courses quotidiennes essentiellement. L'abonnement aussi bien hebdomadaire que mensuel permet d'effectuer des voyages en nombre illimité dans les limites de la période d'abonnement. Un tarif de 50 DA est également prévu pour les voyages occasionnels, marginaux et non répétitifs, qui représentent moins de 5% de la demande globale prévisible. Toutefois, d'autres gammes tarifaires seront mises en œuvre à l'avenir. Il est évident que le Fonds de soutien aux transports collectifs interviendra dans le soutien des tarifs du métro pour plus de 210 milliards de centimes annuellement pour le seul métro dans le cadre du service public. QUESTION : Les travaux d'extension du métro d'Alger ne risquent-ils pas de connaître des retards de réalisation comme cela a été le cas pour la 1ère tranche dont les travaux ont été entamés dans les années 1980 ? REPONSE : Le parallèle entre les délais de réalisation de la 1ère ligne et ceux des extensions en cours ou en études est superfétatoire. La réalisation de la 1ère ligne a connu les aléas de conjonctures marquées soit par des difficultés financières importantes (baisse drastique du prix du pétrole) soit par des conditions sécuritaires contraignantes durant la décennie noire qu'a connue le pays. Les crédits alloués à cette époque étaient d'un niveau extrêmement bas, limitant considérablement l'avancée des travaux confiés aux seules entreprises nationales. Depuis l'année 2004, qui a vu la relance du projet sur décision du président de la République, l'avancement a été conséquent aussi bien pour la réalisation de la 1ère ligne que pour les extensions en cours. L'exemple de l'extension de Haï el-Badr à El Harrach est, à cet égard, significatif. Entamés en août 2008, les travaux de génie civil, sur un linéaire de 4 km, ont atteint le taux appréciable de 90% et devraient être achevés en avril 2012 pour permettre l'installation, à partir de mai 2012, des équipements du système intégral, la mise en service étant prévue pour la fin 2013. L'expérience engrangée au cours des années précédentes est un atout précieux dans la gestion des projets d'extensions qui vont permettre de densifier le réseau métropolitain de la capitale en dépit des lourdeurs des procédures de passation des marchés relevées.