JIJEL - Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a indiqué lundi à Jijel que la stratégie de sécurisation du pays en matière de ressources hydriques repose sur les grands ouvrages hydrauliques et de transferts d'eaux. Enumérant les projets réalisés ou encore en chantier dans ce cadre, le ministre a indiqué, lors d'un point de presse, que ces ouvrages permettront de "mettre à l'abri le pays, s'agissant de ses besoins pour l'alimentation en eau potable ou l'irrigation des terres agricoles". Pour ce qui est de la wilaya de Jijel, considérée comme un réservoir hydrique du pays, M. Sellal a annoncé que le réseau de distribution fera l'objet d'une rénovation et d'une réhabilitation pour assurer un meilleur approvisionnement du chef-lieu et répondre aux besoins des populations. Un appel d'offres, a-t-il souligné, a été lancé par l'Algérienne des Eaux (ADE) auquel ont répondu, jusque-là, deux entreprises. "Le réseau actuel, vétuste et obsolescent, ne répond plus aux besoins exprimés", a-t-il affirmé à ce propos. Le ministre s'est rendu lors de sa visite d'inspection à Jijel sur les chantiers des projets du barrage et du système de transfert de Tabellout, dans les environs de la commune de Djimla. Ces ouvrages qui accusent un taux d'avancement respectif de 23 et de 68 %, situés dans un site "difficile" au plan topographique, fourniront 20 % des eaux à l'AEP (alimentation en eau potable) et 80 % à l'irrigation, notamment d'une superficie de l'ordre de 30.000 hectares dans la région d'El Eulma (wilaya de Sétif). A propos du barrage d'Irdjana prévu dans la région d'El Ancer (sud-est de Jijel), M. Sellal a rappelé que ce projet "pourrait être programmé en 2013", l'étude y afférente ayant déjà été finalisée. A une question relative au projet de réalisation d'une station de dessalement d'eau de mer pour la wilaya de Jijel, le ministre a souligné que ce projet n'est pas prioritaire pour une région disposant de grandes potentialités hydriques. "Un tel projet à Jijel n'est pas fondamentalement nécessaire, mais il reste néanmoins programmé", a-t-il dit à ce propos, ajoutant qu'une station de dessalement d'eau de mer est destinée à "sécuriser" en matière d'AEP. Lors de cette visite de travail d'une journée dans la région, le ministre a notamment inspecté plusieurs projets relevant de son département. Il s'agit notamment du renforcement de l'AEP des villes d'El-Aouana et de Jijel par le système de transfert des eaux du barrage de Kissir, du transfert des eaux du barrage de Boussiaba vers El-Milia et ses agglomérations, et vers le barrage de Beni Haroun (Mila) dont la distance de transfert est de 30 km. Actuellement rempli à 100 %, le barrage de Kissir (ouest de Jijel), d'une capacité de 68 millions de mètres cubes dont 36 millions de m3/an destinés à l'AEP de Jijel et El-Aouana et 12 millions de m3 à l'irrigation des plaines côtières de Jijel, a été inspecté par la délégation ministérielle. Pour ce qui est du barrage de Boussiaba (rempli actuellement à 98 %), situé à quelques encablures de la ville d'El Milia, il dispose d'une capacité de 120 millions de m3 dont 23 millions de m3/an à l'AEP de cette grande agglomération, tandis que 57 millions de m3/an vont au barrage de Beni Haroun qui alimente six wilayas de l'Est en eau potable, a-t-on rappelé. Le ministre a achevé sa tournée par une visite de la station de traitement et d'épuration des eaux (STEP) de la ville d'El Milia dont l'état d'avancement se situe à 90%, avec une capacité journalière de 20.000 mètres cubes. Cet ouvrage a été mis en service il y a quelques jours pour des usages industriels, selon le Directeur local des ressources en eau.