ALGER - L'Algérie a les moyens de mettre en place des pôles de production de connaissances en biotechnologie, a indiqué dimanche à Alger le professeur Mohamed Tazir, directeur général de l'institut Pasteur d'Algérie (IPA). Intervenant lors du 1er forum international de biopharmacie, de recherche et de biotechnologie médicale organisé par l'IPA, le Pr Tazir a mis l'accent sur la nécessité de tirer profit du savoir faire et des connaissances de milliers de diplômés universitaires en biologie. Assurant que l'IPA est prêt à "relever le défi" pour arriver à pareil objectif, il a souligné qu'une ressource humaine, en nombre suffisant, maîtrisant le concept de biotechnologie, est une condition nécessaire pour la mise en place de ces pôles. Le directeur général de l'IPA a relevé que les pôles d'excellence de biotechnologie sont nécessaires pour garantir aux malades des médicaments "efficaces". S'exprimant sur le forum, lequel a vu la participation d'experts nationaux et internationaux venus d'Allemagne, France et Singapour, le Pr Tazir a noté que celui-ci s'inscrivait dans le cadre de la politique nationale de santé qui vise la promotion des médicaments issus de l'industrie biotechnologique. Il a estimé que l'organisation de ce forum est à même de répondre à la demande d'information de plus en plus grandissante concernant la biotechnologie émanant des acteurs et intervenants dans les secteurs de la santé et de la recheche en Algérie. Relevant que les techniques biomoléculaires et de génie génétique ont évolué, le Pr Kamel Sanhadji, enseignant à la faculté de médecine de l'université de Lyon (France) a, de son côté, indiqué que la biotechnologie est susceptible d'intervenir dans différentes spécialités médicales à l'image de la cancérologie, la cardiologie, l'immunologie et la dermatologie. En outre, a ajouté le Pr Sanhadji, la biotechnologie intervient dans les pathologies neuro-dégénératives propres aux personnes âgées à l'image de la maladie de l'Alzheimer. Selon le Pr Sanhadji, la juxtaposition de modèles in vitro (en milieu artificiel) et in vivo (dans l'organisme vivant), chez l'animal de laboratoire peut ouvrir d'"énormes" perspectives biotechnologiques au service de la santé. Le Dr Mohamed Nibouche, expert en affaires réglementaires et pharmaceutiques, a mis en exergue, pour sa part, le fait que l'exigence de qualité et d'efficacité en santé constitue un impératif "incontournable". Il a observé que les conséquences directes des médicaments pour lesquelles cette exigence n'est pas "scrupuleusement" contrôlée peuvent être dramatiques pour les patients qui les consomment. Le Pr Salim Bouguermouh, enseignant dans une université de Singapour a indiqué que cet Etat a enregistré en 2010 un record de croissance de 14,50%, grâce à une économie basée sur l'innovation et le savoir. Un des piliers de l'économie de Singapour est le développement de la biotechnologie, a-t-il fait valoir. Cette manifestation scientifique a été axée autour de deux grandes thématiques, en l'occurrence les biothérapies et la recherche clinique ainsi que la bioproduction et la recherche biomédicale. Les sciences du vivant et biotechnologie sont actuellement reconnues pour être, avec les technologies de l'information, le fondement de l'économie basée sur le savoir.