ALGER - La Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a annoncé lundi à Alger la création d'un réseau de bureaux de liaison avec siège central sur l'île Maurice. Ce réseau, créé au terme de la troisième rencontre des responsables africains chargés du suivi des opérations de la BADEA, ouverte dimanche à Algérie, devrait "faciliter les procédures de la banque et renforcer ses actions", a déclaré à l'APS le Directeur général de la banque, Abdelaziz Khellaf. La réunion d'Alger, la première à réunir les représentants de 40 pays africains francophones et anglophones, a permis "d'approfondir le débat sur un nombre de points dont notamment le mode d'application du relèvement du seuil des financements de la banque à 20 millions de dollars par pays, contre 18 millions USD avant 2010", a-t-il souligné. Les participants ont également étudié un projet qui consiste à financer l'enseignement de la langue arabe dans les pays africains (non arabes). Sur les grandes orientations de la banque, M. Khellaf a noté qu'elles seront davantage axées sur le financement des projets structurants en Afrique subsaharienne, notamment ceux relatifs aux infrastructures de base, à l'agriculture et au développement humain, sur l'assistance technique et sur le financement du commerce entre pays arabes et africains. La facilitation des échanges commerciaux arabo-africains se fait grâce à "la formule de paiement par facilité accordée par la banque aux opérateurs africains qui importent des pays arabes", a précisé M. Khellaf. Ces échanges, dominés par les exportations des produits énergétiques des pays arabes, sont actuellement estimés à 20 milliards de dollars, selon le même responsable. Depuis son entrée en activité en 1975, la BADEA a financé 535 grands projets en Afrique pour un montant global de 4 milliards de dollars, a-t-il rappelé. Le Sénégal, l'Ethiopie, le Cameroun et le Mozambique ont pris la part du lion de ces financements. La banque a également financé 520 opérations d'assistance technique totalisant un coût de 130 millions de dollars. Elle a enfin contribué à l'effacement d'une partie de la dette de 22 pays africains pour plus de 200 millions de dollars, a encore révélé M. Khellaf. Les financements de la BADEA sont accordés à des taux préférentiels de 1%, sur une durée de 30 ans et n'exigent aucune condition préalable aux pays bénéficiaires. La BADEA a été créée en 1973 à Alger à l'occasion du 6ème sommet arabe. Son capital social, auquel l'Algérie participe à hauteur de 3%, est passé de 235 millions de dollars lors de la création à près de 3 milliards de dollars actuellement. Lors de son intervention dimanche à l'ouverture de la réunion, le ministre des Finances Karim Djoudi a réitéré l'engagement de l'Algérie dans le processus de développement de l'Afrique subsaharienne. Depuis l'indépendance à ce jour, l'Algérie a dépensé 2 milliards de dollars pour le financement de projets en Afrique. Elle a aussi contribué à la formation de plus de 40.000 cadres africains.