ORAN - "Hala Lawain", le dernier long-métrage de la cinéaste libanaise Nadine Labaki projeté mercredi soir en compétition à la 5e édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) est un hymne à la tolérance et l'acceptation de l'autre. Nadine Labaki n'a pas manqué à sa réputation "d'audacieuse", s'attaquant cette fois à l'extrémisme religieux, mettant sur un pied d'égalité, chrétiens et musulmans dans un récit cinématographique, à la fois léger et profond. Le film d'une durée de 100 minutes, raconte le combat d'un groupe de femmes libanaises, les unes portant le voile islamique, les autres un crucifix autour du cou, pour dissuader les hommes de leur village à se détourner de la guerre. Cette guerre qui, à quelques kilomètres du village, sème la division entre les compatriotes, et moissonne chaque jour de nouvelles âmes, n'est pas la bienvenue parmi ces femmes. Celles-ci, malgré leurs différences, s'aiment, se respectent et s'entraident. Les hommes, aveuglés par la colère et la rancune, préparent le crash, chaque clan de son côté, alors que leurs femmes (dans le sens général du terme), s'affairent à faire foirer leurs plans. "Les complots" des femmes engendrent des situations comiques, donnant au film un aspect léger en dépit de la tragédie du thème. Le comique ne dure pas longtemps, avec l'assassinat du fils de l'une des femmes du groupe, par une balle perdue, alors qu'il est parti en ville pour approvisionner le magasin de sa mère. Le spectre de la guerre n'a jamais été aussi présent dans le ciel du village. La mère, le cœur saignant par la douleur, décide pourtant de cacher la mort de son fils aux villageois, dissimulant son corps au fond du puits de sa maison, pour éviter le pire. Le film a littéralement conquis le public qui n'a pas hésité, à la fin de la projection, à ovationner très fort cette oeuvre audacieuse. Nadine Labaki, est la réalisatrice de "Caramel", un long-métrage qui a eu un succès international, rappelle-t-on.