Epilogue - La 5e édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) a été clôturée dans la soirée de jeudi, mettant fin à une compétition de quelque 12 longs-métrages et 23 courts-métrages représentant 18 pays arabes. La cérémonie de clôture a été marquée notamment par la remise du «Wihr d'or» au long métrage libanais Hala lawain de Nadine Labaki. Le film a aussi remporté le prix du meilleur scénario. Il a également raflé celui de la meilleure interprétation féminine qui est revenu à Claude Msoba. Dans ce film, Nadine Labaki n'a pas manqué à sa réputation «d'audacieuse», s'attaquant cette fois à l'extrémisme religieux, mettant sur un pied d'égalité chrétiens et musulmans. Il raconte le combat d'un groupe de femmes libanaises, les unes portant le voile, les autres une croix autour du cou, pour persuader les hommes de leur village de se détourner de la guerre. Cette guerre qui, à quelques kilomètres du village, sème la division entre les compatriotes, et fauche chaque jour de nouvelles âmes, n'est pas la bienvenue parmi ces femmes. Celles-ci, malgré leurs différences, s'aiment, se respectent et s'entraident. Les hommes, aveuglés par la colère et la rancune, préparent le crash, chaque clan de son côté, alors que leurs femmes (dans le sens général du terme), s'affairent à faire échouer leurs plans. «Les complots» des femmes engendrent des situations comiques, donnant au film un aspect léger en dépit de la tragédie du thème. Le comique ne dure pas longtemps, avec l'assassinat du fils de l'une des femmes du groupe, par une balle perdue, alors qu'il est parti en ville pour approvisionner le magasin de sa mère. Le spectre de la guerre n'a jamais été aussi présent dans le ciel du village. La mère, le cœur saignant de douleur, décide pourtant de cacher la mort de son fils aux villageois, dissimulant son corps au fond du puits de sa maison, pour éviter le pire. Dans la sérié des courts métrages, ce prix est revenu au film Hayate qacira du réalisateur marocain Adil Fadily. Cette 5e édition du Festival d'Oran du film arabe a été marquée, selon les organisateurs, par une «affluence record» dans les salles de cinéma. Animant une conférence de presse pour évaluer cette manifestation, organisée du 15 au 22 décembre à Oran, Rabéa Moussaoui, commissaire du Festival, a indiqué que «les salles de cinéma affichaient complet à chaque projection et que la présence de jeunes et de familles avait imprégné un cachet particulier à cet événement culturel.» Elle a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction devant la participation du public au débat qui suivait la projection des films en compétition et des documentaires. Rabéa Moussaoui a, en outre, annoncé que le commissariat du festival compte poursuivre les projections après la clôture de cette manifestation cinématographique et prendre un nombre d'initiatives pour promouvoir et améliorer la culture du 7e art à Oran. Le palmarès * Prix de la meilleure réalisation : Kef el Qamar'du réalisateur égyptien Khaled Youssef. * Prix de la meilleure interprétation masculine : Ibrahim El Bakkali et Lotfi Sabeur (Maroc) dans le film Majid de Nassim Abassi. * Des mentions spéciales ont été attribuées à Asma du réalisateur égyptien Amr Salama et Andalousie mon amour du Marocain Mohamed Nadhif pour les longs métrages et Bahia wa Mahmoud du réalisateur jordanien Zeid Abou Hamdane et Hanine du réalisateur palestinien Oussama Bourady, Djin de l'Algérienne Yasmine Chouikh et Bip de l'Egyptien Haithem Sakr. * Le prix du jury a été décerné à Dima Brando du réalisateur tunisien Ridha El-Bahi pour les longs métrages et Hawas du réalisateur égyptien Mohamed Ramadan pour les courts métrages. * Pour les films documentaires, le jury, présidé par le critique égyptien Tarik El-Shinnawi, a récompensé l'œuvre Dar el hadith réalisée par Saïd Eulmi dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011».