ALGER - Des réunions séparées regrouperont mardi à Amman Palestiniens et Israéliens ainsi que des représentants du Quartette international, avec le ministre jordanien des Affaires étrangères Nacer Jawdah, pour tenter de relancer le processus de paix, suspendu depuis septembre 2010. "Le ministre des Affaires étrangères (M. Jawdah) rencontrera mardi des représentants du Quartette et des responsables palestinien et israélien", a annoncé dimanche son porte-parole, Mohammad Kayed. M. Jawdah "organisera aussi une réunion séparée entre responsables israélien et palestinien", a ajouté M. Kayed. Le Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU), a "décidé d'organiser une réunion rassemblant ses représentants, le chef de la diplomatie jordanienne et les négociateurs palestinien Saëb Arekat et israélien Yitzhak Molcho", ont indiqué des sources palestiniennes. "La réunion discutera de la vision respective des parties palestinienne et israélienne en vue d'une reprise des négociations suspendues depuis septembre 2010", ont précisé ces sources. Le Quartette "veut obtenir des deux parties (israélienne et palestinienne) leurs propositions globales notamment sur les questions de sécurité, des frontières", en vue d'un possible accord d'ici à la fin de l'année 2012. Il a même suggéré un dialogue de proximité, qui se tiendrait sur plusieurs mois et constituerait une sorte de préliminaire à la reprise des négociations directes israélo-palestiniennes. Mais "si le Quartette ne parvient pas à réunir Israéliens et Palestiniens autour de la table des négociations d'ici le 26 janvier, cela signifiera qu'il aura échoué dans sa mission et que la direction palestinienne devra réviser sa position", a averti dimanche le président palestinien Mahmoud Abbas. En cas d'échec, "toutes les options nous seront ouvertes", a-t-il déclaré. Le Quartette international a demandé auparavant aux Israéliens et Palestiniens de présenter le 26 janvier des propositions détaillées sur le tracé des frontières et la sécurité en vue de parvenir à un accord de paix global. Les négociateurs palestiniens ont déclaré avoir "répondu positivement" au Quartette, en divulguant leurs positions sur ces contentieux, et reprochent à Israël de ne pas en faire autant. Israël, refuse toujours de répondre aux demandes du Quartette de geler la colonisation dans les territoires occupés, ce qui a conduit les pourparlers de paix à une impasse, aggravant la situation dans la région, théâtre de l'escalade militaire israélienne. Les responsables palestiniens ont maintes fois dénoncé la colonisation juive et les incessantes violations des droits de l'homme commises par les autorités d'occupation israéliennes, qui continuent ainsi de saper tous les efforts de paix au Proche-Orient. "Le Quartette et la communauté internationale doivent demander des comptes à Israël s'ils veulent sauvegarder le processus de paix et la solution à deux Etats", a déclaré fin décembre le négociateur Saëb Arekat. Début décembre, M. Arekat a indiqué qu'Israël et les Etats-Unis tentaient de contourner la proposition du Quartette visant à relancer le processus de paix au Proche-Orient. "Il s'agit d'une tentative par Israël et, malheureusement, par les Etats-Unis, de contourner l'appel du Quartette", qui demande qu'Israéliens et Palestiniens puissent entamer un dialogue de proximité sur les questions liées aux frontières et à la sécurité, a déploré M. Arekat. "Israël et les Etats-Unis voulaient que ces deux questions soient abordées dans le cadre de véritables négociations, alors que les Palestiniens refusent d'envisager des pourparlers avec Israël tant que se poursuivra la construction de colonies en Cisjordanie et à El-Qods occupées", a-t-il précisé. Par la voix de leur secrétaire d'Etat Hillary Clinton, les Etats-Unis ont salué lundi la réunion de mardi en Jordanie, la qualifiant d'"avancée positive et constructive". "Nous saluons et nous soutenons cette avancée constructive", a déclaré Mme Clinton, se félicitant aussi les efforts consentis par le roi de Jordanie et son ministre des Affaires étrangères pour regrouper Israéliens et Palestiniens". Dans un communiqué, la chef de la diplomatie américaine a précisé être en contact permanent avec son homologue jordanien Nacer Jawdah et l'émissaire américain pour le Proche Orient David Hill. Accusés de "partialité et de soutien" en faveur d'Israël, les Etats-Unis, n'avaient pas réussi leur mission de médiation dans le processus de paix israélo-palestinien qui a duré de longues années, rappelle-t-on. L'entêtement d'Israël dans sa politique de colonisation, d'une part, et la poursuite des agressions contre le peuple palestinien, d'autre part, avaient poussé l'ancien émissaire américain George Mitchell à jeter l'éponge, après avoir reconnu que sa mission était difficile. Depuis la démission de M. Mitchell, l'occupant israélien a approuvé de nombreux projets prévoyant la construction des milliers de nouveaux logements à El-Qods et en Cisjordanie, soulevant les condamnations internationales, mais aucune sanction n'avait été décidée à son encontre. Ces violations avaient obligé les Palestiniens de recourir à l'ONU pour demander l'adhésion de leur Etat comme membre à part entière. Confrontée aux menaces d'un veto américain, cette requête palestinienne, avait été validée par le comité des adhésions du Conseil de sécurité mais elle reste toujours en attente d'examen final.