NEW YORK - Le président du Conseil de sécurité de l'ONU pour le mois de janvier en cours, le Représentant de l'Afrique du Sud auprès des Nations unies, Baso Sangqu, a déclaré mercredi que la question de la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, en particulier l'Union africaine, serait l'un des points centraux de la présidence sud-africaine du Conseil de sécurité. Dans une conférence de presse qu'il a animée pour présenter le programme de travail mensuel du Conseil de sécurité, M. Sangqu a affirmé la volonté de renforcer la coopération de l'ONU avec l'UA, déplorant une tendance à ne pas assez prendre en compte ‘‘la philosophie politique de l'UA'' ainsi que la manière dont cette organisation régionale souhaitait résoudre les conflits de manière pacifique. ‘‘Le rôle des organisations régionales est important'', a-t-il insisté en soulignant que tout ce qui serait décidé par l'ONU ne serait pas durable sans l'appropriation des pays concernés. ‘‘Nous devons tirer les leçons de ce qui s'est passé en 2011 et aller de l'avant afin d'avoir une vision commune pour la résolution des conflits'', a insisté M. Sangqu. ‘‘Dans le contexte d'une année 2011 qui a été particulièrement difficile, il s'agit de se pencher sur le travail qui a été accompli par le biais de la coopération ONU-UA, non seulement en Somalie mais aussi dans la région du Sahel, à la suite du conflit en Libye'', a-t-il fait valoir. ‘‘Il existe aussi une équipe conjointe mixte qui travaille dur au Sahel afin d'observer les implications du conflit en Libye et dans la région'', a poursuivi M. Sangqu. Il a aussi fait savoir qu'un débat sur le renforcement de la coopération stratégique entre l'ONU et l'UA aura lieu le 12 janvier au Conseil de sécurité et sera présidé par le président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma. M. Sangqu a souligné la nécessité d'élever ce débat au niveau politique afin que tout conflit sur le continent soit résolu avec l'Union africaine, tout en relevant le besoin de définir ‘‘une vision commune, des objectifs communs et un cadre de travail commun''. Un projet de résolution sur le sujet sera également présenté, pour adoption, aux délégations, a annoncé M. Sangqu, tout en soulignant la nécessité que l'Afrique soit en première ligne dans les efforts entrepris pour résoudre ses propres problèmes. Par ailleurs, il a fait savoir que le Conseil examinera la situation en Libye, au Yémen et en Côte d'Ivoire. Concernant la résolution 1973 sur la Libye, il a assuré que l'Afrique du Sud avait maintenu une position claire dès le départ, qui n'impliquait pas d'appel à un changement de régime dans ce pays. Dans ce sens, il a plaidé pour que des enquêtes concernant les possibles violations des droits de l'homme commises dans le pays soient menées à l'encontre de toutes les parties, y compris le régime de Mouammar El-Gueddafi et les forces de l'OTAN. Concernant les autres dossiers africains qui seront examinés, il a indiqué que le Conseil de sécurité prendra connaissance d'un rapport concernant la situation au Soudan du Sud, touché actuellement par des tensions entre tribus, afin d'évaluer les actions prises par les Nations unies dans le pays, par le biais de sa Mission (MINUSS), et d'envisager l'assistance à apporter au gouvernement pour mettre fin à la violence. Le Conseil examinera également la situation au Darfour et en Somalie, a poursuivi M. Sangqu. Concernant la Somalie, un débat sera organisé avec la participation de l'Union africaine, afin d'œuvrer au renforcement du mandat et de l'ampleur de la Mission conjointe déployée dans le pays (AMISOM). En dehors de l'Afrique, le Département des affaires politiques des Nations unies présentera également au Conseil ses conclusions sur la situation en Syrie, a avancé M. Sangqu. Ce rapport interviendra dans la foulée de la présentation des conclusions des Observateurs de la Ligue arabe, actuellement en mission dans le pays. A ce propos, il a indiqué que le projet de résolution présenté par la Russie sur la Syrie était toujours sur la table mais qu'une date pour une deuxième série de négociations sur ce projet de texte n'avait pas encore été fixée, en attendant les conclusions de la Mission d'observation de la Ligue arabe. Tous les membres du Conseil de sécurité conviennent que cette initiative doit être soutenue, a-t-il déclaré. En outre, le Conseil tiendra d'autres débats dont celui de la situation au Moyen-Orient, après la visite du Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans la région. M. Sangqu a aussi plaidé pour une réforme en profondeur du Conseil de sécurité.