ALGER - Le système sportif national qui souffre de "problèmes structurels et non conjoncturels doit être reformé" en prévision des échéances à long terme, notamment les jeux Olympiques de 2016 et 2020, a affirmé samedi à Alger, le ministre de la jeunesse et des Sports, M. Hachemi Djiar. "Le moment est venu de réformer notre système sportif, car les questions que nous nous sommes posés concernant la problématique du développement du sport algérien nous a conduit à cette décision" a déclaré M. Djiar à l'ouverture de la conférence sur la problématique du développement et de l'autonomie dans le sport, qui se tient les 21 et 22 janvier 2012, au centre de l'Armée nationale de Beni Messous (Alger). Le premier responsable du MJS a soulevé, lors de son discours prononcé devant des cadres du secteur, des représentants des Fédérations sportives, du Comité olympique algérien et plusieurs figures sportives algériennes, nombre de questions relatives au bilan du mouvement sportif national depuis la mise en application de la nouvelle politique sportive de 2009. "Qu'avons nous fait des enfants que les parents nous ont confiés ? Qu'avons nous fait de nos techniciens ? Qu'avons nous fait de l'argent public ? Comment est conduite la politique sportive dans notre pays ? A-t-on préparé une relève ? Avons nous un système adéquat en termes de méthodologie des entraînements aux normes internationales ? Qu'est ce qui empêche le sport d'évoluer sereinement ? Où allons nous ?" s'est-il interrogé. Des questions aux quelles "nous devons répondre aujourd'hui à la veille de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance et de la fête de la Jeunesse, pour nous relancer et préparer les jeux Olympiques de 2016 et 2020", a ajouté le ministre. Réhabiliter le "Technique" Une des réponses sur laquelle le ministre a insisté concerne la "réhabilitation du technique" "Nos techniciens ne sont pas valorisés comme ils doivent l'être. La preuve, nous perdons des dizaines chaque année, de haut niveau, qui font le bonheur des autres pays. Nous sommes devant un défi majeur : comment réhabiliter le technique" a-t-il indiqué. "La technique est l'affaire de techniciens". Et d'ajouter : " Les problèmes recensés aux assises sur le sport de 1993, sont toujours d'actualité en 2012. L'heure des palabres est terminé, nous devons passer à l'action sans plus tarder". Pour le ministre, il faut impérativement "concentrer les énergies". "Nous devons mobiliser toutes les énergies autour de débats d'idées et techniques, de programmes, de méthodes de travail, d'analyse des résultats, de planification et surtout d'évaluation scientifique" a martelé Djiar. "Nous devons aussi et surtout, constamment, améliorer le système de détection des jeunes talents socle de tout développement durable et fiable" a-t-il affirmé. Sur un autre registre, le ministre a rappelé que le secteur de la Jeunesse et des Sports a connu des périodes critiques. "De 1984 à 1999, 12 ministres se sont succédé au MJS, ce qui a conduit à une gestion fragmentaire. En 1988, la commission nationale en méthodologie a été dissoute pour je ne sais quelle raison. Il y a eu également le transfert de l'activité d'éducation physique et sportive du MJS au ministère de l'éducation, qui s'est ajouté au départ des experts étrangers et a conduit à l'exil plusieurs de nos techniciens lors de la décennie noire" a-t-il noté. Le problème du sport algérien, aux yeux du ministre, est "un problème structurel et non conjoncturel". Concernant l'autonomie des Fédérations, le ministre préfère parler de "partenariat". "Que veut dire autonomie ? Dépenser l'argent public sans contre-partie ? Nous préférons parler d'une convention de partenariat avec un contrat d'objectifs, qui libérera j'en suis convaincu l'esprit d'initiative au niveau des Fédérations" a-t-il conclu.