TAMANRASSET - Un documentaire, "Vestiges de la région du Tassili entre protection et évaluation", datant de la fin des années 70 et consacré à une mission archéologique internationale, a été projeté jeudi à Tamanrasset, en marge du Festival international des arts de l'Ahaggar. Le film a été choisi pour illustrer le rôle des média dans la promotion du patrimoine saharien et analyser leur démarche dans le traitement du sujet, auquel les organisateurs du festival ont consacré un atelier animé par des scientifiques et des universitaires, en présence de représentants de la presse algérienne. Tiré des archives de la télévision algérienne, le film qui avait été réalisé en 1978, se présente comme un documentaire sur une mission archéologique dans le parc national du Tassili d'une équipe de scientifiques européens, conduite par Henri Lhote, préhistorien français à l'origine de la découverte des peintures rupestres du Tassili. Intervenant au cours du débat qui a suivi la projection, Mohamed Beddiaf, directeur du l'Office national du parc du Tassili (Onpt) considère ce genre de film comme une "référence documentaire qui permet de déterminer l'état de détérioration des peintures rupestres" du site préhistorique. Rachid Bellil, chercheur au Centre national de recherches préhistoriques et historiques (Cnrph) a, pour sa part, relevé dans le documentaire "l'absence totale d'intervention de la communauté scientifique et des autorités algériennes de l'époque", pourtant "présentes lors de cette mission", a souligné le chercheur. Le documentaire montre le mérite du préhistorien, disparu en 1991, dans la découverte et la classification des peintures rupestres du parc du Tassili ainsi que les efforts fourni par son équipe, sans aborder les dommages subi par le site. Ce message que semble porter le documentaire de la télévision algérienne à cette époque, devrait aujourd'hui, selon la représentante du ministère de la culture présente au débat, inciter ce même média à présenter la biographie du préhistorien où il est question de "pillages massifs", d'objet préhistoriques prélevés dans ce même Tassili, lors des précédentes fouilles conduites par le scientifique français. Selon Rachida Zadem qui se réfère au livre de Monique Vérité paru en 2010, Henri Lhote "a fait sortir le maximum d'objets résultant de ses fouilles archéologiques avec le concours des hélicoptères de l'armée française présente sur le sol algérien jusqu'en 1972, en vertu des accords d'Evian". affirme-elle. Le 3e Fiataa (Festival international d'Abalessa, Tin Hinan des arts de l'Ahaggar) qui consacre un atelier à la sauvegarde des arts sahariens en associant les média, se poursuit jusqu'au 19 février.