JIJEL - La nécessité de promouvoir le secteur des mines dans la wilaya de Jijel a été mise en exergue mercredi par le directeur des Mines et de l'industrie (DMI), Ali Benyekhlef, qui a estimé que ce domaine est à même de contribuer positivement à l'essor économique de la région. S'exprimant lors d'un point de presse, M. Benyekhlef a observé que la wilaya de Jijel "n'a pas connu un essor remarquable en matière d'investissements dans le domaine minier", bien qu'elle "recèle d'importantes ressources minérales utiles qui peuvent constituer un atout non négligeable pour son développement économique". Ces ressources, nombreuses et variées, à l'instar du calcaire, du microgranite, du marbre, de l'argile, du kaolin, du grès quartzeux et du gypse, restent "peu étudiées à ce jour et nécessitent un grand effort dans leur connaissance, tant qualitative que quantitative pour déterminer les moyens de leur mise en valeur", selon ce responsable locale. S'agissant de l'exploitation minière, à l'exception de quelques carrières ouvertes au cours des années 80 pour l'approvisionnement des projets d'infrastructures de base (route expresse Jijel-Constantine, ligne de chemin de fer Jijel-Skikda, port de Djendjenà), ou pour satisfaire les besoins de certaines unités industrielles (grès quartzeux pour la fabrication du verre), Jijel n'a pas connu de "réel développement en matière d'investissements dans le domaine minier", a-t-il insisté. La détérioration des conditions sécuritaires durant la décennie noire a engendré un arrêt "presque total" de l'activité, dès lors que 6 unités seulement étaient en exploitation, a-t-il souligné, rappelant que ce n'est qu'au début des années 2000 que les "prémices d'une relance de l'activité minière ont commencé à apparaître avec la concession à des investisseurs de 22 sites de différentes substances minérales, ce qui a porté à fin 2011 le nombre total de sites miniers autorisés à 32". Corrélativement, les capacités de production n'ont cessé de croître pour atteindre en 2011, plus de 2 millions de m3 de granulats. Néanmoins, l'activité minière demeure encore "timide" au regard des potentialités existantes dont la mise en valeur bute sur certaines contraintes, telles que la bande littorale de 120 km, les terrains forestiers qui recouvrent presque 80% du territoire de la wilaya, les terres agricoles et la zone protégée du parc de Taza, a encore ajouté M. Benyekhlef. Pour ce faire, l'administration des mines s'attelle inlassablement à développer et promouvoir le secteur en quantité et en qualité, de façon à produire les substances minérales nécessaires à l'activité économique tout en préservant l'environnement avec, comme leitmotiv, "produire sans détruire". S'agissant du gaz naturel, le directeur des mines et de l'industrie (DMI) a indiqué que la wilaya de Jijel a bénéficié d'un programme "assez conséquent". Il a rappelé à ce propos que le taux de raccordement qui ne dépassait guère les 18% en 1999, s'est accru, au fil des ans, pour atteindre 57.7% à fin 2011, soit 65.875 foyers alimentés, répartis sur 36 localités contre 3 seulement il y a 10 ans. En matière de raccordement au réseau du gaz naturel dans cette wilaya, les perspectives sont "prometteuses", selon le DMI qui a cité dans ce contexte les investissements consentis dans le domaine des ouvrages de transport et de distribution. Une dotation "consistante" a été accordée à la wilaya au titre du programme quinquennal 2010-2014 avec pour objectif la prise en charge de toutes les communes non encore raccordées, soit 18.000 nouveaux foyers répartis sur 12 communes et 93 quartiers et lotissements sociaux, pour un coût global de 35,5 milliards de dinars. Répondant à une question relative à la "carence" enregistrée lors de la forte demande sur le gaz butane pendant les intempéries qui ont affecté la région durant le mois de février dernier, M. Benyekhlef, excluant toute "défaillance ou carence", a expliqué que cette situation a résulté d'une "forte perturbation" due à la fermeture de plusieurs axes routiers des suites de l'amoncellement de neige. En dépit de toutes les contraintes, le centre d'enfûtage de Naftal, implanté dans la zone industrielle de Taher a déployé de "grands efforts" en vue d'assurer une production maximum grâce à un fonctionnement en 3 équipes, permettant ainsi de faire face à la demande et à rétablir rapidement la situation a encore ajouté ce responsable, avant de rappeler qu'entre le 3 et le 18 février derniers, plus de 142.000 bonbonnes de gaz butane avaient été livrées dans la région.