Les associations et juristes présents à la conférence sur " Le Sahara occidental, son actualité en avril 2012" ont appelé mardi le représentant permanent de la France aux Nations-Unies à soutenir l'élargissement du mandat de la Minurso, à la surveillance du respect des droits de l'homme au Sahara occidental, lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité qui sera consacrée à la question. Dans une lettre ouverte à Gérard Arnaud, ambassadeur français à l'Onu, ils rappellent que la Minurso est la seule mission de paix qui ne dispose pas d'un mandat qui lui permet de contrôler le respect des droits humains dans le territoire dont elle a la charge, soulignant que l'an dernier dans sa dernière résolution le Conseil de sécurité "a inclus pour la première fois l'importance du respect des droits de l'homme". Les présents à cette conférence relèvent cependant que cette attention "ne s'est pas révélée très efficace", la répression contre les militants sahraouis réclamant l'autodétermination, s'est poursuivie de la part des autorités marocaines, occupant le territoire. Ils révèlent aussi que les informations qui leur sont régulièrement transmises par les associations sahraouies des droits de l'homme font état de "violence à l'encontre de tous ceux qui osent défier +le tabou de la marocanité sahraouie+, avec dispersion violente des manifestations, menaces de violences sexuelles et de tortures, perte d'emploi, entrée brutale dans les maisons avec saccage des biens, arrestations". "La politique française enfermée dans les filets de ses multiples intérêts économiques, financiers, n'a jamais osé, comme en Tunisie avant la chute de Ben Ali, affronter le pouvoir marocain. Même aux pires années de plombs du règne de Hassan II, la complaisance a toujours été de mise et elle se poursuit", écrivent-ils dans leur lettre. "Notre pays doit se mettre à l'écoute de ceux qui luttent pour la démocratie au Maroc pour une justice indépendante et être à l'écoute des associations sahraouies qui défendent l'autodétermination et soutiennent l'action du front Polisario au niveau international", ont-ils poursuivi. Les participants, indiquent également que chaque année le Conseil de sécurité consacre en avril une session pour le renouvellement du mandat de la Minurso et rappelle "l'urgence du droit à l'autodétermination pour le peuple sahraoui". "La France ne peut à la fois adopter ces résolutions et soutenir la proposition marocaine d'autonomie sans jouer un double jeu. C'est aussi la France qui s'oppose en fidèle relais de la position marocaine, à l'élargissement du mandat de la Minurso", soulignent-ils encore. Ils considèrent ainsi "indispensable de doter, cette année, la Minurso d'un mandat qui lui donne les moyens de faire respecter la liberté d'opinion sur le statut du Sahara occidental et de maîtriser l'expression des violences à l'égard du peuple qui malgré 36 ans d'occupation, ne s'est jamais soumis". Les participants à la conférence de Paris jugent également que c'est en effet "l'étape nécessaire pour créer les conditions capables d'imposer, si la volonté des Nations Unies y est résolument engagée, l'application d'un referendum d'autodétermination sans contrainte pour le peuple sahraoui, tel que le recommandent le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale depuis plusieurs décennies".