Le Conseil de sécurité de l'ONU a évalué jeudi les activités menées par ses trois Comités chargés respectivement des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban, de la lutte antiterroriste et du non accès des acteurs non étatiques à la technologie nucléaire. Moins d'une semaine après l'adoption de sa déclaration présidentielle sur la nécessité d'une coopération et d'une solidarité renforcées entre les Etats membres dans la lutte contre le terrorisme, le Conseil a entendu le président du Comité chargé des sanctions contre Al-Qaida, les Taliban et les individus et entités qui leur sont associés, M. Peter Wittig, qui est également le représentant de l'Allemagne. Abordant l'évolution de la menace posée par Al-Qaida, il a expliqué que ce réseau terroriste continuait de représenter un défi à la paix et à la sécurité internationales, ce qui suppose de veiller à ce que la liste des sanctions réponde à l'évolution de la menace. Revenant sur les difficultés de mise en œuvre rencontrées par les Etats dans le respect de leurs obligations, il a fait une recommandation visant à ce que le Comité tienne à jour la liste des mesures de sanctions, dont la présentation devrait être améliorée dans un souci de clarté. Pour sa part, le président du Comité relatif à la lutte contre le terrorisme, Hardeep Singh Puri (Inde), a tout d'abord évoqué la publication, en janvier dernier, de la première enquête sur la mise en œuvre de la résolution 1624 (2005) contre l'incitation au terrorisme et à la promotion du dialogue. Il a fait observer que cette enquête souligne la nécessité de prêter davantage d'attention aux contenus diffusés sur Internet et par les réseaux sociaux. M. Singh a fait savoir que le Comité qu'il préside envisageait de collaborer avec l'Union interparlementaire pour identifier les pratiques susceptibles d'aider les Etats à mettre sur pied leur stratégie antiterroriste. Il a également souligné que son Comité accordait une attention particulière à la subversion des institutions éducatives, culturelles ou religieuses, à l'utilisation d'Internet à des fins terroristes et à l'instrumentalisation d'ONG comme moyens de financement du terrorisme. M. Puri a annoncé la tenue de plusieurs séminaires liés à la lutte antiterroriste dont l'un est prévu à Alger en juin prochain. Le représentant de l'Inde a réclamé une mise en œuvre intégrée de la Stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU et a appuyé la proposition de créer un poste de coordonnateur des activités antiterroristes des Nations unies. De son côté, le président du Comité charge du non-accès des acteurs non étatiques à la technologie nucléaire, Baso Sangqu (Afrique du Sud), a indiqué que le président du Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques estimait que bien qu'il n'ait pas été négocié dans le cadre de l'ONU, le Code avait néanmoins un rôle important à jouer pour appuyer les objectifs de la résolution 1540. Ce Comité a transmis récemment au Conseil de sécurité des recommandations sur la structure, les méthodes, l'expertise et la représentation géographique du Groupe d'experts dont le processus de création est en cours de finalisation. Intervenant lors de cette réunion du Conseil de sécurité, la représentante des Etats-Unis, Rosemary Dicarlo, a déclaré que même si Oussama ben Laden ne dirigeait plus Al-Qaida, le gouvernement américain n'en restait pas moins préoccupé par le fait que cette organisation poursuit ses activités terroristes à travers le monde. La nomination d'un représentant spécial et d'un coordonnateur des activités antiterroristes des Nations unies, telle que l'a proposée le Secrétaire général, serait également, selon elle, de nature à aider le système des Nations unies. Mme DiCarlo a mis par ailleurs l'accent sur l'importance pour les Etats de renforcer la sécurité aux frontières. A son tour, le représentant de la Russie, Vitaly Churkin, a considéré que la coopération entre les trois Comités était une condition sine qua non à la lutte du Conseil de sécurité contre le terrorisme. Il a ensuite attiré l'attention sur l'utilisation d'Internet à des fins terroristes, qui exige une harmonisation des normes juridiques sous l'égide des Nations unies, comme il a appuyé le renforcement des contacts du Comité chargé de la lutte contre le terrorisme.