En adoptant le 24 avril 2012 la résolution 2044 sur le Sahara occidental, le Conseil de sécurité de l'Onu a repris pour l'essentiel les recommandations du secrétaire général dans son rapport du 11 avril mais "en édulcorant celles qui visaient à faire respecter les droits des Sahraouis", affirme mercredi la plateforme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental. La résolution prolonge d'une année supplémentaire la Mission des Nations unies au Sahara occidental (Minurso) et engage le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui pourvoie à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. "Tout en reconnaissant que la consolidation du statu quo n'est pas acceptable", la résolution "ne propose aucune mesure pour amener le Maroc à mettre un terme à ses manœuvres d'obstruction et à tenir ses engagements dans le respect du droit international", relève la plateforme dans un communiqué remis à l'APS. Elle considère que la résolution "a toutefois attiré l'attention sur les difficultés auxquelles se heurtaient les opérations de la Minurso". "L'aggravation de la répression contre la population sahraouie, notamment pendant et depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010, a amené le Conseil de sécurité à souligner "qu'il importe d'améliorer la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental", constate la plateforme. Elle ajoute également que le Conseil de sécurité "a cependant refusé une nouvelle fois, sous la pression de la France, d'inclure la surveillance des droits de l'homme dans les compétences de la Minurso, malgré les demandes réitérées du Parlement européen (résolution du 18 avril 2012), de nombreux gouvernements, d'associations des droits de l'Homme et de personnalités". "La Minurso reste donc la seule mission de paix des Nations unies dépourvue d'un mandat de surveillance des droits de l'Homme", fait valoir également la plateforme de solidarité. Elle souligne par ailleurs que le gouvernement français "s'est fait le porte-parole des autorités marocaines en refusant l'extension du mandat de la Minurso et en soutenant ouvertement le projet marocain d'autonomie qui bafoue le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". "Il empêche ainsi la résolution pacifique d'un conflit de 37 ans sur la décolonisation du Sahara occidental", déplore la plateforme qui espère que le nouveau gouvernement, "qui sera mis en place après l'élection de François Hollande, changera de position et s'engagera avec fermeté pour le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui". Réaffirmant sa "solidarité" avec la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, la plateforme indique qu'elle est "décidée à poursuivre son action contre les violations des droits de l'homme au Sahara occidental, pour la libération des prisonniers politiques sahraouis, pour un mécanisme international de surveillance des droits de l'homme et pour la mise œuvre rapide du référendum d'autodétermination qui permettrait enfin au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir".