Le parti socialiste du président François Hollande a remporté sans coup férir le premier tour des élections législatives de dimanche en France, laissant entrevoir une majorité parlementaire absolue pour la gauche au pouvoir, après le basculement en 2011 du Sénat vers la même tendance. Selon les résultats définitifs publiés dans la nuit du dimanche à lundi par le ministère de l'intérieur, le PS et ses alliés les plus proches (Parti radical de gauche et divers gauche) ont recueilli 34,4% des voix. Toutefois, l'ensemble de la gauche totalise 46,77% des voix, talonné par L'UMP et ses alliés (Parti radical, Nouveau centre et divers droite) avec 34,07%. Le Front national arrive en troisième position (13,6%), suivi du Front de gauche (6,91%), d'Europe Ecologie-les Verts (5,46%), du MoDem (sous l'étiquette Centre pour la France) avec 1,76%, l'Extrême gauche (0,98%) et Divers (2,64%). Selon les observateurs, sauf imprévu au deuxième tour, le 17 juin prochain, le parti socialiste peut même espérer obtenir, à lui seul, une majorité absolue dans la future Assemblée nationale, ce qu'il n'a pas connu depuis 1988, sous le président socialiste François Mitterrand. Selon un décompte final, le parti au pouvoir depuis le 6 mai dernier serait crédité de 275 à 319 sièges dimanche prochain, la majorité absolue étant à 289 sièges. Il peut espérer obtenir une majorité avec ses seuls alliés les plus proches, sans avoir besoin de l'appoint des écologistes et du Front de gauche, estiment des analystes. Après le camouflet essuyé lors de l'élection présidentielle, la droite est, pour sa part, en passe de perdre sa majorité, acquise il y a dix ans. L'ex-parti présidentiel et ses alliés -Nouveau centre, Parti radical, divers droite- devraient toutefois garder de 210 à 263 sièges, selon les estimations avancées à la lumière des résultats du premier tour du scrutin législatif, qui créditeraient le Front national et le MoDem de 0 à 3 sièges dans la future Assemblée. Dans une première lecture des résultats de ce 1er tour, la première secrétaire du PS, Martine Aubry, a estimé que "les Français nous ont dit leur soutien, ils apprécient que les engagements soient tenus". Pour le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lui-même réélu dans la 4e circonscription de Seine-Maritime, cela est un "bon résultat (et) et les électeurs apprécient les premières mesures et le style de François Hollande". Le Premier ministre (PS), Jean-Marc Ayrault, et cinq de ses ministres ont été élus dès le premier tour des élections législatives de dimanche. Sur les 34 ministres du gouvernement, 24 étaient candidats. Le numéro Un de l'UMP, Jean-François Copé, lui-même candidat à sa réélection dans la 6e circonscription de Seine-et-Marne et Maire de Meaux, a estimé que la " vague rose n'a pas eu lieu". "Les jeux ne sont pas si faits que cela", a estimé le secrétaire général de l'UMP, en appelant à "la mobilisation générale", au second tour. En dépit du déroulement "sans incidents" du scrutin, selon le ministre de l'intérieur Manuel Valls, la première "défaite" de ces législatives aura été la participation, près de 43 % des électeurs n'ayant pas voté. Selon les chiffres officiels, l'abstention a été d'environ 42,77 %, encore plus importante qu'en 2007 (39,6 %). A en croire un sondage Ipsos/Logica Business Consulting réalisé jusqu'à la veille du scrutin, deux jeunes sur trois de moins de 25 ans n'avaient pas l'intention de voter. Selon l'Institut de sondage Ifop, les électeurs ne voient plus l'intérêt de ce scrutin juste après la présidentielle. Un avis partagé par d'autres spécialistes de l'opinion publique, dont TNS-Sofrès, qui estime que l'élection présidentielle écrase et surdétermine les suivantes. Cette tendance découle également, selon eux, d'un choix stratégique fait par les socialistes et les écologistes de ne pas réanimer de campagne nationale et de ne pas avoir tenté d'enclencher des dynamiques nouvelles d'adhésion.