L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé jeudi à Vienne de maintenir son plafond de production fixé à 30 millions de barils par jour, a appris l'APS d'une source proche de la réunion. Les ministres de l'énergie des douze pays membres de l'organisation "ont décidé de maintenir le plafond de production adopté lors de leur dernière réunion ministérielle tenue en décembre dernier", a déclaré cette source. Dans le cas où les prix du pétrole se détériorent dans les prochaines semaines, le président de l'organisation, l'Irakien Abdelkrim Luaibi, convoquera une réunion extraordinaire de l'organisation pétrolière pour examiner la situation et décider des mesures à prendre pour redresser le marché, a-t-on ajouté de même source. L'Opep s'était engagée fin décembre à maintenir la production de ses douze pays membres à 30 millions de barils par jour (mbj), le niveau où elle se situait alors, mais sans redéfinir de quotas individuels. Cependant, la production de l'organisation a atteint près de 32 mbj, un niveau presque historique en dépit de la faiblesse de l'économie mondiale, une demande fragile et la tension autour de l'Iran. Dans une déclaration à l'APS peu avant l'ouverture de la réunion, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé que le maintien du plafond actuel de production de l'Opep "ne sera pas suffisant" pour enrayer le repli des prix du pétrole. "Actuellement, il y a une augmentation injustifiée de la production au niveau de l'organisation. Avec cette surproduction, il risque d'y avoir une baisse incontrôlée des prix à des niveaux qui seraient très difficiles de rétablir par la suite", a-t-il ajouté. Outre l'Algérie, de nombreux pays membres de l'Organisation, notamment l'Iran, le Venezuela, la Libye, l'Equateur ont pointé mercredi du doigt la surproduction qu'ils considéraient à l'origine du déséquilibre observé ces derniers mois sur le marché et du repli des prix. Ainsi, l'Iran a affiché son objectif de voir les prix remonter "entre 100 et 120 dollars", tandis que pour le ministre angolais José Maria Botelho de Vasconcelos, "un prix un peu au-dessus de 100 dollars est un niveau confortable pour les producteurs comme les consommateurs". En revanche, le ministre saoudien Ali al-Nouaïmi, refusait de répondre aux questions des journalistes, alors que son homologue émirati, Mohammed bin Den Hamili, se contentait d'"espérer" un consensus lors de la réunion et se disant "content" du plafond actuel. La production de l'Opep s'est hissée en avril à 31,85 millions de barils par jour selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), notamment en raison d'une forte hausse de l'offre de l'Arabie saoudite, premier producteur mondial de brut. Les travaux de la 161ème réunion ministérielle de l'Opep se poursuivent à huis clos pour désigner un nouveau secrétaire général de l'organisation en remplacement du Libyen Abdellah El Badri dont le mandat s'achève à la fin de cette année.