Position n L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devrait laisser inchangés ses quotas de production lors de sa réunion ce samedi à Quito (Equateur). Les ministres du cartel semblent s'orienter une fois encore vers un statu quo, relativisant la récente envolée des cours du baril. L'issue de la rencontre, organisée à l'initiative de l'Equateur, qui assurait cette année la présidence de l'organisation, ne laissait guère place au suspense : «Pas de changement» à attendre, a pronostiqué hier, vendredi, le ministre saoudien du Pétrole, Ali al-Nouaïmi, chef de file de l'Opep. «La situation du marché est stable et je ne pense pas qu'il faille attendre un grand changement», avait également assuré un peu plus tôt le ministre angolais du Pétrole, José Maria Botelho de Vasconcelos. Les douze pays membres de l'Opep, qui représentent 40% de l'offre mondiale de brut, devraient donc décider samedi de reconduire pour la septième fois leurs quotas de production, fixés à 24,84 millions de barils par jour (mbj) depuis janvier 2009. Dès jeudi, le chef du pétrole libyen, Choukri Ghanem, avait indiqué qu'un maintien des quotas de production de l'organisation était en ligne de mire. «Le marché est extrêmement bien approvisionné», a-t-il fait valoir. Alors que l'Opep, tout comme l'Agence internationale de l'énergie (AIE), ont à nouveau relevé vendredi leurs prévisions respectives de la consommation mondiale de brut pour 2010 et 2011, les ministres de l'Opep prenaient acte du redressement de la demande, mais jugent la production actuelle suffisante. «Les fondamentaux (du marché) sont bons, la demande est en hausse et l'offre est en hausse», a constaté M. Al-Nouaïmi. La hausse des cours du baril, qui ont franchi cette semaine le seuil des 90 dollars pour la première fois depuis plus de deux ans à New York, ne devrait pas changer la donne. «Vous vous inquiétez trop au sujet des prix, les prix montent puis descendent, il n'y a là rien de nouveau», a lancé le ministre saoudien. Ce dernier avait précédemment fixé entre 70 et 90 dollars la fourchette de prix qu'il jugeait «confortable». «Le niveau actuel des cours est bon pour les investissements, pour accroître les capacités de production», a par ailleurs relevé Mohammad Ben Zaïen Al-Hameli, ministre du Pétrole des Emirats arabes unis. Le statu quo au sein de l'organisation pourrait perdurer jusqu'à mi-2011 : alors que la prochaine réunion de l'Opep est fixée en juin à Vienne, où est situé son siège, M. Al-Nouaïmi a souligné qu'il «ne pensait pas» qu'une réunion intermédiaire en mars serait nécessaire.