En France et en Europe, la protection des frontières contre les arrivées de migrants ou de réfugiés est devenue plus importante que le respect de leur vie ou de leurs droits, a déploré mardi Amnesty international France (AIF). En lançant sa campagne "Lorsqu'on n'existe pas", Amnesty international France est décidée à "obliger les pays européens, dont les mesures de contrôle migratoire bafouent les droits humains, à rendre des comptes", déclare cette ONG dans un communiqué. "L'année dernière, au moins 1 500 hommes, femmes et enfants se sont noyés en mer Méditerranée alors qu'ils tentaient de rejoindre les côtes européennes. Dans certains cas, la catastrophe aurait pu être évitée. Le lancement tardif d'opérations de sauvetage a coûté la vie à des naufragés", indique AIF. Elle relève que ces dernières années, certains rescapés ont été renvoyés par la force dans des pays où ils risquaient de subir des mauvais traitements et d'autres violences, ajoutant qu'à plusieurs reprises, après avoir été interceptées en pleine mer, des personnes ont été refoulées par l'Italie vers la Libye, où elles ont été placées en détention et maltraitées. "Dans un environnement où la transparence et la surveillance n'existent guère, il est rare que les violations des droits humains commises le long des côtes et des frontières européennes soient sanctionnées", a par ailleurs constaté AIF. Elle appelle dans ce sens les Etats européens à "remettre à l'ordre du jour la priorité de sauver les vies humaines, respecter les droits des migrants et réfugiés qui tentent de rejoindre l'Europe". "Les motifs d'immigration vers l'Europe sont variés. Certaines personnes fuient des persécutions ou une guerre. D'autres tentent d'abandonner une vie vouée à la misère. Elles espèrent trouver ici un avenir meilleur et plus sûr. Bien trop souvent, la réalité est tout autre", a dénoncé cette ONG. Elle souligne qu'aujourd'hui, l'Europe "ne promeut ni ne respecte les droits des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile ". Elle observe aussi que l'hostilité à l'égard de ces personnes "est généralisée", et les mauvais traitements qu'elles subissent "sont rarement signalés". "Tant que les personnes en déplacement demeurent invisibles, elles risquent d'être victimes de violations des droits humains ", a conclu AIF.