Amnesty international-France (AIF) a dénoncé, avant-hier le " non " des autorités françaises concernant la réinstallation des réfugiés libyens et tunisiens sur son sol. L'AIF appelle les autorités françaises à prendre leurs responsabilités face à la tragédie qui se déroule aux portes de l'Union européenne. Dans un courrier reçu le 21 juin, l'ONG sollicite le ministre français de l'Intérieur, Claude Guéant, à invoquer la crise de l'asile et la saturation des capacités d'accueil en France et privilégier des solutions régionales de protection dans des pays comme l'Egypte et la Tunisie qui ont pourtant déjà vu arriver 1 million de personnes sur leurs territoires en quelques mois. Depuis le début de la crise, environ 1800 personnes sont déjà mortes en traversant la Méditerranée, et d'autres continuent à risquer leur vie sur des embarcations de fortune et tentent en vain de rejoindre l'Europe et fuir les conflits. L'AIF considère le comportement de ces personnes comme " moyen de survie ", soulignant que beaucoup sont des "doubles" réfugiés, originaires du Soudan, de Somalie, d'Erythrée et de la Côte d'Ivoire. La position des autorités françaises est, selon elle, "inacceptable", car les raisons qu'elles avancent pour justifier ce refus de réinstallation sont contradictoires et révèlent, finalement, l'absence totale de volonté politique pour protéger les réfugiés fuyant la Libye. " Cette position est également inacceptable ", a déclaré l'ONG, soulignant que les solutions préconisées sont inappropriées à cette situation " d'urgence " car les autorités françaises, d'après son point de vue, font preuve de cynisme. Ce refus de protection consolide la responsabilité des autorités françaises et celle de l'Union européenne, pour " non -respect de leurs obligations internationales", relève également l'ONG qui considère, par ailleurs, qu'il était temps, désormais, d'assumer leur responsabilité et d'avoir le courage d'être objectifs. Dans une lettre adressée au mois d'avril dernier au président de la Commission européenne, à propos de la situation des réfugiés qui fuient la guerre en Libye, le président français Nicolas Sarkozy a indiqué que " la réinstallation sur le territoire des Etats membres de l'Union européenne, n'est pas pertinente dans les circonstances de l'espèce ", ajoutant qu' " il y a tout lieu de penser que, par l'effet d'appel que la réinstallation comporte nécessairement, serait en fait de nature à aggraver la situation". Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a, Par ailleurs, lancé en mars dernier un appel à la réinstallation d'urgence d'environ 8000 réfugiés et de plus de 3 000 demandeurs d'asile de Libye. Dans le même temps, la commissaire européenne à la sécurité, Cecilia Malmstrom, a également fait appel à la solidarité aux Vingt-sept pour "réinstaller" dans l'Union européenne des Erythréens et Soudanais.