La bataille du Grand Erg occidental d'Adrar (15 octobre 1957) revêt une importance stratégique du fait qu'elle constitue un symbole national de la guerre d'indépendance et de l'intégrité territoriale du pays, a souligné Smaïl Boulbina, historien spécialisé dans l'histoire de la guerre d'Algérie. Lors d'une conférence de presse au siège du quotidien "El Moudjahid" où il a annoncé l'organisation d'un colloque international sur cette bataille le 14 octobre prochain, M. Boulbina a indiqué que cette bataille "revêt une dimension stratégique, économique et politique, car elle s'est déclenchée directement après la promulgation d'une loi française en 1956 portant séparation du Sahara de l'Algérie suite à la découverte du pétrole". La bataille du Grand Erg occidental a prouvé au colonialisme français que "tous les algériens dans le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest du pays ne font qu'un et qu'ils sont tous concernés par la guerre menée par le Front de Libération nationale (FLN)". Outre la bataille d'Al Alamine qui a eu lieu dans le Sahara libyen durant la 2e guerre mondiale, l'historien a estimé que la bataille du Grand Erg Occidental (du 15 octobre au 22 décembre 1957) est l'une des plus importantes batailles sahariennes dans le monde. Cette bataille a été menée par des moudjahidine de la tribu des Chaanba de la région d'Adrar, enrôlés dans l'armée française durant la guerre d'Indochine, ce qui leur a permis d'acquérir une grande expérience militaire. La bataille a commencé par une attaque contre un contingent militaire français composé d'algériens enrôlés dans l'armée française et d'officiers français. Après avoir récupéré les armes de l'ennemi, les moudjahidine méharistes ont ensuite dressé une embuscade à une équipe française qui effectuait des travaux de forage pétrolier. Dès que les autorités françaises ont pris connaissance de cette attaque, le gouverneur général de l'Algérie a ordonné d'anéantir cette résistance par tous les moyens possibles, a expliqué M. Boulbina. Au début de la bataille, les moudjahidine ont pris le dessus sur les forces coloniales qui ont vu la majorité de leur artillerie endommagée par les grains de sable. Mais l'armée française a vite repris le contrôle et grâce à l'expérience du leader de cette résistance le moudjahid Okbi Abdelghani, encore en vie, le pire a été évité. Les moudjahidine ont été divisés en trois groupes dont deux se sont retirés et le troisième a combattu jusqu'à la mort. Pour sa part, l'avocate Fatma-Zohra Benbraham a estimé que "cette bataille n'a pas eu l'intérêt mérité à l'instar des autres batailles et évènements de la guerre d'Algérie". Au sujet de l'écriture de l'histoire, Mme Benbraham a indiqué que l'écriture de l'histoire de la révolution algérienne demande de "grands efforts", ajoutant que les témoignages des officiers français sont une source importante dans cette entreprise. Elle a ajouté dans ce sens qu'un officier parachutiste français ayant participé à la bataille du Grand Erg occidental assistera au colloque consacré à cette bataille en octobre prochain où il présentera 2795 pages écrites sous forme de témoignages sur la révolution algérienne outre plus de 1497 photos prises durant la guerre de libération. Des moudjahidine ayant participé à cette bataille outre des historiens prendront part à cette rencontre.