Les participants aux 2èmes Journées internationales sur l'infectiologie et la prévention ont appelé, samedi à Batna, à la création de centres de dépistage précoce de l'hépatite virale en Algérie. Les intervenants ont assuré, au cours de cette rencontre organisée par le laboratoire de recherche sur l'hépatite C de l'université Hadj-Lakhdar de Batna, que la découverte précoce des cas d'infection permet de "limiter les risques de contamination par inadvertance de personnes saines". Le Pr. Faouzi Souala, coordinateur du centre de dépistage de l'hépatite au service des maladies infectieuses de l'hôpital de Rennes (France), a présenté un exposé sur l'organisation et les missions de ce genre de centres notamment en matière de diagnostic chez les populations "marginalisées". L'intervenant a fait état de l'adoption d'une "nouvelle méthode", appliquée dans les pays développés, pour le diagnostic de la maladie sur simple application d'un réactif sur des prélèvements de salive ou de sang. Il a estimé que la meilleure prévention reste toutefois l'utilisation de matériels à usage unique, la bonne stérilisation des matériels à usages multiples et la destruction des déchets hospitaliers par des structures spécialement conçues à cet effet. De son côté, le Pr. Bernard Larouze, des hôpitaux de Paris (France), a abordé les aspects épidémiologiques de l'hépatite C, estimant notamment que l'Egypte représente un des plus importants foyers de cette infection en Afrique. Il a également relevé que 3% des porteurs du virus de cette maladie ignorent qu'ils sont affectés. Les intervenants ont également relevé que la toxicomanie par injections et les relations sexuelles non protégées représentent les principales causes de contraction de l'hépatite virale en zones urbaines. Le Dr. Otmane Chinar, membre du comité d'organisation de la rencontre et de l'association Aurès-Santé, a qualifié d'"erronée" l'idée reçue selon laquelle l'hépatite virale est liée à la jaunisse. Il a indiqué, à ce propos, que l'apparence pâle de la peau du malade atteint d'hépatite C signifie que celle-ci est arrivée au dernier stade de son évolution, marquée par une fibrose du foie d'où l'importance, a-t-il noté, du dépistage notamment chez les populations à risque dont les hémophiles et les malades suivant des traitements d'hémodialyse et anti-cancer. Soria Tebba, présidente de la rencontre et directrice du laboratoire organisateur, a mis l'accent sur l'importance de l'échange d'expériences entre spécialistes et la formation continue des personnels soignants pour améliorer la prise en charge des patients atteint d'hépatite virale. Des étudiants en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire de l'université de Batna ont assisté en nombre aux travaux de ces journées scientifiques.