Les Sénégalais se déplacent aux urnes ce dimanche pour les élections législatives pour lesquelles la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, réunie derrière le nouveau président Macky Sall, est donnée favorite pour remporter la majorité des sièges à l'Assemblée nationale. Après trois semaines de campagne, 7.200 candidats, inscrits sur 24 listes, s'affrontent ce 1er juillet pour les 150 sièges de députés à l'Assemblée nationale. Ils briguent les suffrages de plus de 5,3 millions d'électeurs, dont près de 206.000 à l'étranger. La coalition Benno Bokk Yakaar, qui soutient le président Macky Sall, élu le 25 mars avec plus de 65% des voix, est donnée favorite pour ce scrutin législatif. Elle regroupe plusieurs formations. Il s'agit pour la plupart d'anciens mouvements d'opposition à Abdoulaye Wade, comme le Benno Siggil Senegaal de Moustapha Niasse, du Benno Ak Tannor d'Ousmane Tanor Dieng, ou encore du Rewmi d'Idrissa Seck. A peine plus de trois mois après son accession au palais présidentiel de Dakar, le successeur d'Abdoulaye Wade espère désormais obtenir une majorité à l'Assemblée pour appliquer son programme. De son côté, l'ancien Premier ministre Moustapha Niasse, s'est rapidement rallié à Macky Sall. Son soutien avait été précieux dans la victoire du futur président. Arrivé troisième du premier tour de l'élection présidentielle, Moustapha Niasse a été investi tête de liste de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, pour les législatives. De l'autre côté, l'opposition affiche des divisions. La Parti démocratique sénégalais (PDS), dirigé par le président sortant, Abdoulaye Wade, semble affaibli. Plusieurs responsables du parti ont fait sécession dans le sillage de Pape Diopp. L'actuel président du Sénat, a décidé de présenter sa propre liste aux législatives : l'alliance Bokk Guiss Guiss. Dans cette ambiance, il est donc difficile, selon les analystes, d'envisager une victoire de l'opposition dans les urnes de dimanche. Pour les deux formations, tout l'enjeu sera de faire un meilleur score que son rival. Autre résultat inconnu de ces élections législatives, le score des petits partis. Plusieurs d'entre eux espèrent décrocher un ou plusieurs sièges à l'Assemblée. C'est le cas du mouvement citoyen Bes Du Niakk, dirigé par le guide religieux Sérigne Mansour Sy Djamil. En cas de victoire de la coalition présidentielle aux élections législatives, Macky Sall a déjà prévenu qu'il ne remanierait pas son gouvernement. "Sauf surprises liées aux résultats, il n'y a aucune raison de changer", a-t-il affirmé à des médias. "J'ai nommé un gouvernement composé de personnalités qui disposent de compétences requises", a dit le chef de l'Etat. Interrogé sur une éventuelle défaite, le président reconnaît que l'absence de majorité à l'Assemblée l'empêcherait de gouverner et le placerait dans une "impasse". Pour bon nombre d'observateurs, un des enjeux sera également le taux de participation, déjà faible à la présidentielle de mars (55%), qui pourrait être plus bas encore. Le 26 février et le 25 mars, un électeur sur deux seulement s'était déplacé pour aller voter. Par ailleurs, la nouvelle Assemblée aura la particularité de comprendre beaucoup plus de femmes - pour 33 actuellement - grâce à une loi adoptée en mai 2010 qui instaure la parité absolue dans toutes les institutions totalement ou partiellement électives.