Le singe magot, espèce protégée plus connue sous le nom de macaque berbère, fait des ravages dans les vergers à Béjaïa, chapardant et détruisant les récoltes, au désarroi des paysans victimes de leurs méfaits. Autant à Adekar, l'Akfadou, Fénaia Ilmatene à l'ouest qu'a Taskriout, à l'est, le phénomène devient récurrent et inquiète faute de parades idoines à développer pour s'en prémunir, selon des représentants d'associations agricoles locales. "Tout un carré de laitue, que je devais récolter, pour le ramadhan à été complètement ravagé", se lamente un agriculteur de la région de Fénaia, qui, récemment, a reçu dans ses champs, lui et ses voisins, une "descente" nocturne d'une colonie de quelque 40 primates. "Ils ne se sont pas contentés de se nourrir, mais ont tout détruit sur leur passage, n'épargnant ni les maraîchages, ni les arbres fruitiers", a-t-il ajouté, se montrant particulièrement perplexe sur les moyens de protection à mettre en œuvre, car "l'animal affiche une ostensible effronterie. Il n'a peur de rien", a-t-il expliqué. "Les aboiements de chiens, les bruits métalliques, la vue du feu... l'éloignent momentanément. Mais dès que les artifices de dissuasion s'estompent, il reprend ses droits", a-t-il soutenu, indiquant qu'une dizaine de champs ont été ainsi ravagés depuis le mois d'avril dernier. Interpellée, l'association locale des chasseurs, qui tout en préconisant une surveillance permanente des vergers, y a trouvé l'occasion pour consolider ses campagnes de sensibilisation visant les riverains et les usagers du tronçon de la RN-12, entre El-Kseur et Adekar, à "ne pas désacclimater le singe, en le nourrissant sur les abords de la route, avec une alimentation humaine". "C'est ce type de comportement qui l'incite à se rapprocher des endroits habités", selon son secrétaire général, Karim Cheikh, qui fixe temporellement, l'apparition de ce phénomène, à la fin du mois de janvier dernier. "L'enneigement et la faim ont fait sortir de la forêt, plusieurs colonies de primates qui ont compensé leur nourriture sauvage par une alimentation humaine et en ont pris l'habitude", a-t-il ajouté. Pour le directeur de la Conservation locale des forêts, l'apparition dense de ces animaux, tient au fait que "le début de la saison des chaleurs coïncide avec le moment des naissances et la scission des groupes. Chacun tente de délimiter son territoire. Et les exclus essaient de s'établir dans de nouvelles zones. S'ils ne sont pas dérangés, ils s'installent définitivement", a-t-il expliqué prônant des attitudes "dérangeantes", pour les en éloigner. "A titre personnel et individuel, j'ai dû les chasser de mon lieu d'habitation à coup de pétards", a-t-il indiqué.