La Russie et la Chine ont opposé leur veto jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions. Le projet de résolution occidental, déposé par les Etats-Unis, l'Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni, la France, menace la Syrie de sanctions économiques si les forces syriennes ne cessent pas d'utiliser leurs armes lourdes contre l'opposition armée dans les dix jours. Il prolonge aussi pour 45 jours la mission des 300 observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), déployés depuis mi-avril mais qui ont suspendu leurs activités en juin en raison de la poursuite des violences. Le Conseil de sécurité doit encore prendre une décision sur le sort de la Misnus avant vendredi soir, date à laquelle expire le mandat de 90 jours de la mission. Sur les 15 pays membres du Conseil de sécurité, la résolution a recueilli 11 voix pour, 2 contre et 2 abstentions. "Le Royaume-Uni est consterné par le veto de la Russie et de la Chine", a déclaré l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, accusant les deux pays de "mettre leurs intérêts nationaux avant la vie de millions de Syriens". Il s'agit du troisième double veto russo-chinois aux tentatives des Occidentaux au sein de l'instance onusienne, pour faire pression sur Damas depuis le début de la crise qui a plongé la Syrie dans des violences sans précédent, il y a 16 mois. Les deux premiers datent d'octobre 2011 et de février 2012. Prévu initialement mercredi, ce vote a été reporté à jeudi à la demande de l'émissaire international Kofi Annan qui espère encore un compromis avec Moscou. Mais le Kremlin avait fait état mercredi soir de "divergences persistantes" entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue américain Barack Obama à propos de la Syrie. Le Conseil de sécurité de l'ONU a jusqu'à vendredi soir pour adopter une résolution sur le sort des 300 observateurs de la Mission d'observation de l'ONU en Syrie (Misnus), dont le mandat expire à cette date.