Les négociations à l'ONU sur le renouvellement du mandat des observateurs en Syrie dans l'impasse, les Occidentaux insistant pour l'assortir d'une menace de sanctions, tandis que la Russie a averti qu'elle opposerait dans ce cas son veto au texte. Les 15 membres du Conseil de sécurité doivent adopter une résolution pour renouveler le mandat de la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (Misnus) qui expire le 20 juillet, sans quoi les 300 observateurs devront plier bagages. Un projet de résolution présenté par Européens et Américains menace Damas de sanctions économiques si le régime syrien ne renonce pas à utiliser ses armes lourdes contre l'opposition, tout en renouvelant pour 45 jours le mandat de la Misnus. Les Russes ont déposé un projet rival qui prolonge aussi la mission mais ne parle pas de sanctions. A l'issue de consultations lundi, l'ambassadrice américaine à l'ONU Susan Rice a expliqué aux journalistes que les observateurs, qui ont suspendu leurs patrouilles à la mi-juin, n'étaient pas en mesure de remplir leur mission. "Nous aimerions voir la Misnus faire son travail qui est de surveiller un cessez-le-feu et faire appliquer le plan de paix de Kofi Annan. Mais tant que le gouvernement syrien refuse de tenir ses engagements, ce n'est pas possible. Il faut faire quelque chose de nouveau, faire pression. La mission n'est pas une fin en soi", a lancé Mme Rice, pour qui le texte proposé par la Russie n'a aucune chance d'obtenir les neuf voix nécessaires à l'adoption d'une résolution. L'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant a fait valoir que Kofi Annan a besoin d'un soutien fort du Conseil. L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe a demandé au Conseil que le gouvernement syrien soit menacé de graves conséquences en cas de non- respect de son plan, a-t-il souligné. Forts d'un large soutien pour leur texte, Européens et Américains ont prévu un vote aujourd'hui, en dépit des objections exprimées par la Russie et la Chine. La Russie a accusé, avant-hier, les Occidentaux d'exercer un chantage pour la forcer à accepter des sanctions. Selon des diplomates, les Etats-Unis menacent, si des sanctions ne sont pas retenues comme moyen de pression, de ne pas prolonger le mandat de la Misnus. Avant de se prononcer sur ce texte, la Russie a exigé que le général Robert Mood, chef de la Misnus, informe le Conseil des conclusions de l'enquête menée sur place par les observateurs. Cette requête a été rejetée par l'ambassadeur colombien Nestor Osorio, dont le pays préside le Conseil en juillet. Il a préféré que le Conseil se concentre sur le sort des observateurs. La Turquie ouvre un nouveau camp pour accueillir les réfugiés syriens La Turquie a annoncé, hier, qu'elle construisait un nouveau camp de réfugiés, qui pourra accueillir jusqu'à 10 000 personnes, alors que des milliers de Syriens fuient les violences dans leur pays. Le centre de gestion des crises turc a précisé que ce centre d'accueil se trouvait près de la ville de Karkamis, dans la province de Gaziantep, frontalière avec la Syrie. 525 personnes ont franchi la frontière avec la Turquie, dans la soirée d'avant-hier, dont un général et quatre colonels. Au total, plus de 40.000 personnes ont trouvé refuge dans dix camps près de la frontière avec la Syrie, longue de 911km. Des quartiers de Damas mitraillés par les hélicoptères, tirs dans le centre Des hélicoptères sont entrés pour la première fois en action à Damas, mitraillant des quartiers dans la nuit d'avant-hier, et de nouveaux affrontements opposaient armée et rebelles, selon une ONG et des témoins. Par ailleurs, les insurgés contrôlaient la ville de Talbissé dans le centre du pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ce quartier a été la cible de tirs d'obus de mortier, hier, et des combats opposaient rebelles et troupes régulières, selon l'OSDH. Une grosse fumée noire était visible au-dessus du quartier de Midane, selon des témoins. Par ailleurs, dans la même nuit, le quartier de Qaboun (est) a été visé par des tirs depuis des hélicoptères tandis que des combats se sont déroulés dans les quartiers de Aassali, Hajar el-Aswad et Qadam (sud), selon la même source. Par ailleurs, des rafales d'armes automatiques sont entendues, hier, au cœur même de Damas, sur la place Sabeh Bahrat,. La répression et les combats ont fait 149 morts, avant-hier, dont 82 civils, 41 soldats et 26 rebelles, selon l'OSDH. Le bilan le plus lourd a été enregistré selon cette ONG dans la ville de Hama (centre), où 33 civils ont péri dans des tirs et des combats dans le quartier de Hamidiyé. L'Armée syrienne libre (ASL), composée de déserteurs et de civils armés, a indiqué lundi soir avoir lancé une opération d'envergure, baptisée le volcan de Damas et les séismes de Syrie. Elle a affirmé avoir commencé à attaquer toutes les stations et les postes de sécurité dans les villes et dans les campagnes pour provoquer des combats violents (avec les forces régulières) et les appeler à se rendre. Le nombre de réfugiés syriens multiplié par trois depuis avril, selon le HCR Le nombre de réfugiés syriens ayant sollicité l'aide du Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) a été multiplié par trois depuis avril, pour atteindre 112.000 personnes, a annoncé, hier, l'agence onusienne. Les femmes et les enfants représentent les trois quarts des Syriens qui se sont fait connaître ou aider en Irak, en Jordanie, au Liban et en Turquie. Un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, a expliqué à Genève que le nombre réel de réfugiés est probablement "beaucoup plus élevé". Il a ajouté que de nombreux réfugiés syriens sont totalement dépendants de l'aide humanitaire. Au moins 40.000 Syriens se sont réfugiés en Turquie, 33 400 en Jordanie, 30 900 au Liban et près de 7 900 en Irak.