Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, s'est dit "préoccupé" par les progrès "très limités" des négociations en cours pour aboutir à un Traité sur le commerce des armes. La Conférence des Nations Unies pour un Traité sur le commerce des armes avait entamé son débat général le 3 juillet en cours et doit finaliser, au plus tard le 27 juillet, la rédaction d'un instrument juridiquement contraignant comprenant des normes communes et strictes qui devront guider les décisions nationales concernant les transferts d'armes. L'objectif est également de lutter contre le commerce illicite d'armes destinées à des acteurs non étatiques ou à des groupes terroristes. A la veille de la date prévue pour la clôture du débat, le Secrétaire général a exprimé sa préoccupation par "les progrès très limités" réalisés au cours des négociations et a appelé toutes les délégations "à faire preuve de souplesse et à travailler de bonne foi pour surmonter leurs différends", a indiqué jeudi son porte-parole. Le chef de l'ONU continue, toutefois, d'espérer que "la Conférence débouchera sur un traité solide et juridiquement contraignant, qui aura un impact réel sur la vie des millions de personnes qui souffrent des conséquences des conflits armés, de la répression, et de la violence armée". "Il souhaite aussi rappeler aux délégations que nous le devons à tous les civils innocents victimes de conflits armés et de violences, à tous les enfants privés d'un avenir meilleur, et à tous ceux qui risquent leur vie pour construire la paix et faire de ce monde un monde meilleur", a poursuivi son porte-parole. Lors de ces négociations, il est à rappeler que de très nombreuses délégations se sont élevées contre la suppression du point relatif à la question des munitions dans le texte présenté. "Un traité fort et viable ne peut voir le jour sans qu'il ne soit fait référence aux munitions", a souligné le représentant de la Côte d'Ivoire, s'exprimant au nom des pays de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Le Nigéria s'est joint à cette position, soulignant que ce sont avant tout les munitions qu'il importe de prendre en compte, "car ce sont bien elles qui tuent". Ce point de vue a également été exprimé par la délégation de l'Uruguay, qui a expliqué que le commerce des munitions constituait un enjeu plus important encore que le commerce des armes lui-même, et qu'un traité dont les termes ne couvriraient pas le commerce des munitions serait insuffisant car plein de lacunes. Pour sa part, la délégation de la Chine a regretté que le texte ne comporte pas la moindre référence au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. "Le principe du droit international et la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats doivent figurer dans le texte, faute de quoi nous n'accepterons pas les références faites au droit humanitaire et aux droits de l'homme dans le texte actuel", a indiqué le représentant chinois. L'Iran a également regretté l'absence de référence au principe de non-ingérence, déplorant aussi par ailleurs que le principe d'intégrité territoriale ne figure pas dans le texte. Le représentant iranien a d'autre part jugé ironique que le texte ne couvre pas les transferts d'armes effectués pour alimenter en armements des troupes situées en dehors du territoire de leur pays d'origine, qui conduisent à des agressions et à des invasions contre d'autres pays souverains. D'autre part, plusieurs délégations, dont celles du Mali et du Niger, ont regretté que, s'agissant de la question de l'interdiction des transferts d'armes, le texte ne contienne aucune référence aux acteurs non étatiques ouaux acteurs non autorisés.