L'Assemblée constituante somalienne, réunie depuis le 25 juillet à Mogadiscio, a adopté à l'unanimité un projet de nouvelle Constitution pour la Somalie, une des étapes du processus visant à y rétablir une autorité centrale, a annoncé le chef du gouvernement de transition. "Nous sommes très heureux que vous, membres de la Constituante, ayez achevé la procédure en votant pour la Constitution", a déclaré le Premier ministre Abdiweli Ali Gas, en s'adressant aux 825 délégués. Cette Constitution provisoire entre immédiatement en vigueur mais ne deviendra définitive qu'une fois adoptée par référendum. Plus tôt dans la matinée, les forces de sécurité avaient tué deux kamikazes qui tentaient d'entrer dans l'enceinte de l'ex-académie de police abritant la Constituante. Les deux kamikazes sont tout de même parvenus à se faire exploser, ont blessé un garde, sans toutefois perturber les travaux. "Je vous annonce qu'à partir d'aujourd'hui la Somalie est sortie de la période de transition", a ajouté le Premier ministre, bien que le processus parrainé par l'ONU, soit encore jalonné d'étapes. Un collège de chefs coutumiers doit encore désigner les députés de la future Assemblée nationale, qui elle-même élira le chef de l'Etat, qui à son tour nommera un Premier ministre chargé de former un gouvernement. La fin, prévue le 20 août, du mandat du gouvernement de transition somalien (TFG) est perçue comme une étape-clé pour rétablir enfin une autorité centrale dans un pays sans gouvernement effectif depuis la chute du président Siad Barre en 1991 et livré depuis au chaos et à la guerre civile. Les actuelles institutions de transition, en place depuis huit ans, ont été incapables, comme les précédentes, de rétablir un semblant d'autorité centrale dans le pays, que se partagent chefs de guerre et groupes criminels.